Qu’a fait le “système” pour vous
et votre famille ? Pas étonnant que les électeurs veuillent un changement.
NB CVR : avoir en mémoire le propos de J.F. Kennedy, pour comprendre l'inversion du système américain contre son propre peuple, depuis la mort de Kennedy : « ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais bien ce que vous pouvez faire pour votre pays.» (Discoursd'investiture du Président John Fitzgerald Kennedy, Capitole des États-Unis, Washington, D.C., 20 janvier 1961)...
Par
DONALD J. TRUMP, 14 avril 2016
« Le samedi 9 avril, au Colorado avait lieu une élection
sans électeur. Les représentants ont été désignés pour la candidature à la
présidence, et pourtant les gens du Colorado n’ont pas eu l’occasion de voter
pour dire quel candidat ils préféraient.
Un
vote prévu a été annulé. Et un million de républicains du Colorado ont été mis
à l’écart.
Ces
jours derniers, quelque chose de bien trop prévisible s’est produit : les
politiciens ont furieusement défendu le système. “C’est le règlement,” nous
a-t-on dit encore et encore. Si le “règlement” peut être utilisé pour empêcher
les habitants du Colorado de voter pour obtenir de meilleurs accords
commerciaux, ou des frontières renforcées, ou mettre fin à l’achat de votes du
Congrès par des intérêts privés – et bien, c’est le système et nous devons
faire avec.
Laissez-moi
poser une question à l’Amérique : Qu’a fait le “système” pour vous et votre
famille ?
Pour
ma part, cela ne m’intéresse pas de défendre un système qui depuis des
décennies a servi les intérêts des partis politiques au détriment du peuple.
Les membres du club – les consultants, les instituts de sondages, les
politiciens, les experts et les intérêts privés – se sont enrichis et sont
devenus plus puissants, tandis que les Américains se sont appauvris et ont été
écartés.
Personne
n’a fait pression pour annuler le vote du Colorado. Des politiciens à
l’intérieur du système ont décidé de l’annuler. Et c’était une mauvaise
décision.
Des
chefs responsables devraient être choqués par l’idée que des membres de partis
puissent tout simplement annuler des élections en Amérique, s’ils n’aiment pas
ce que les électeurs pourraient voter.
Le
seul remède à des décennies de régime désastreux aux mains d’une élite est une
volonté populaire bouillonnante. A chaque échéance concernant ce pays, le
peuple s’est révélé avoir raison et les élites dirigeantes tort. Les élites ont
tort sur les taxes, sur la taille du gouvernement, sur le commerce, sur
l’immigration et sur la politique extérieure.
Pourquoi
ferions-nous confiance à des gens qui n’ont pris que de mauvaises décisions
pour substituer leur volonté à celle de l’Amérique dans cette élection
présidentielle ?
Ici,
je me distingue du sénateur Ted Cruz.
M.
Cruz a parcouru le pays en fêtant sa victoire sans électeur au Colorado. Pour
un homme qui se proclame en guerre contre “l’establishment” (on ne le devinerait
pas d’après la liste de ses donateurs et soutiens), on pourrait penser qu’il
exigerait un vote des habitants du Colorado. Au lieu de ça, M. Cruz se réjouit
de leur privation du droit de vote.
Ainsi,
M. Cruz fanfaronne joyeusement chaque fois qu’un cadre du parti spolie des
électeurs dans un district du congrès en nommant des délégués qui voteront
l’exact opposé de la volonté des habitants de ce même district.
C’est
parce que M. Cruz n’a pas de légitimité pour être démocratiquement élu. Il
aurait été mathématiquement éliminé par les électeurs.
Pendant que je m’autofinance, M. Cruz
récolte des millions de la part d’intérêts privés. Et malgré cet avantage
financier, M. Cruz n’a remporté que trois primaires en dehors de son État et
est à la traîne de deux millions de votes – un écart qui ne peut que se
creuser. M. Cruz perd à chaque fois que les gens sont appelés aux urnes. La
privation de vote n’est pas un des outils de la stratégie Cruz – c’est la
stratégie Cruz.
La
grande ironie de cette campagne est que le “Washington cartel” que M. Cruz
critique est le même groupe sur lequel il compte pour sa stratégie de privation
de vote.
Ma stratégie de campagne est de
gagner grâce aux électeurs. Celle de Ted Cruz est de gagner malgré eux.
Ce
à quoi nous assistons actuellement n’est pas un usage correct de la loi mais un
abus flagrant de cette même loi. Les représentants sont censés suivre la
volonté des électeurs, mais le système est miné par des membres du parti qui
utilisent les représentants comme “agents doubles” pour rejeter la volonté des
électeurs.
Le
peuple américain ne peut pas avoir foi en ce système. Il doit être réformé.
De
la même manière que j’ai dit que je réformerai nos politiques injustes de
commerce, d’immigration et économique qui nuisent aux Américains, je compte
bien travailler en partenariat avec le chef du Comité national républicain et
les plus hautes instances du GOP [Grand Old Party, acronyme du Parti
républicain américain, NdT] pour réformer notre système de vote. Ensemble nous
restaurerons la confiance – et le droit de suffrage – du peuple américain.
Il
ne doit y avoir aucun doute sur le fait que ce sont les électeurs et non les
donateurs qui choisissent les candidats.
Comment
en sommes-nous arrivés à un point où les politiciens défendent un système
truqué de sélection de représentants avec plus de ferveur qu’ils n’en ont mis
pour protéger nos frontières ?
Peut-être
est-ce parce que les politiciens se soucient plus de la sécurité de leur réseau
que de celle du pays.
Ma
campagne se battra, bien sûr, pour chaque délégué. Nous travaillerons au sein
du système existant tout en se battant pour le réformer à l’avenir. Mais nous
le ferons de la bonne façon. Ma campagne recherchera le maximum de
transparence, une représentation maximale et une participation maximale des
électeurs.
Nous
livrerons une campagne qui devra renforcer les électeurs, pas les marginaliser.
Inspirons-nous des patriotes du
Colorado qui se sont unis pour protester. Faisons du Colorado un symbole de
ralliement de tous les oubliés dont les appels se sont heurtés depuis des
décennies aux oreilles sourdes et aux yeux fermés de nos dirigeants à
Washington.
Les
politiciens de carrière se sont fait leur place depuis longtemps. Faisons en
sorte qu’on se rappelle 2016 comme l’année où le peuple américain s’est fait la
sienne. »
M.
Trump est un candidat républicain à l’élection présidentielle.
Source
: The
Wall Street Journal, le 14/04/2016