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18 mai 2018

Steve Pieczenik : Trump ne va pas soutenir Israël, il soutient plutôt la paix mondiale !

Steve Pieczenik : Trump ne va pas soutenir Israël, il soutient plutôt la paix mondiale !

« STEVE PIECZENIK, TRUMP Will Not Back Israel, backs WORLD PEACE! - ALEX JONES INFOWARS » (Infowars, 15 mai 2018)

Owen Shroyer : Pourquoi pensez-vous qu’il y a autant de troubles, et qu’est-ce qu’il y a derrière ces troubles dans la bande de Gaza d’après vous, suite à cette histoire du déplacement de l’ambassade américaine depuis Tel-Aviv vers Jérusalem. Pourquoi y a-t-il autant de gens qui protestent ?

Steve Pieczenik : parce que Jérusalem n’a jamais été reconnu comme la capitale officielle Israël. En fait, l’État d’Israël indique qu’afin de s’unifier, d’être reconnu internationalement, il doit avoir pour capitale Jérusalem, et le monde lui a répondu : « attendez une minute, vous savez que Jérusalem est à la fois le quartier général des musulmans, des chrétiens et des juifs, et donc cela ne peut pas être votre capitale [exclusive] ».
Il y a un enjeu plus grand derrière le déplacement de notre ambassade à Jérusalem, et c’est ce dont il n’est pas parlé. Les Israéliens, dans leur inévitable… « sagesse »… [ont intérêt au déroulement de ces troubles].
En 1988-1989, quand j’étais sur place dans la bande de Gaza, je travaillais là-bas et on m'a parlé sur place d'un nouveau groupe qui avait été créé par le Renseignement israélien, le Mossad, un groupe qui était appelé le Hamas.
Donc ironiquement, le groupe que les Israéliens ont eux-mêmes créés et avec lequel ils sont toujours en contact, est en train de créer de la dissension au sein des Palestiniens ; et dans le même temps vous avez Mahmoud Abbas, qui est à la tête de l'Autorité Palestinienne, et qui prend ses distances d'avec le Hamas : il le quitte et alors ils [le Palestiniens] ont besoin d’un nouveau dirigeant, donc ils ont besoin d'un nouveau dirigeant pour l'autorité palestinienne.
Donc ce que vous voyez ici est en effet un moment opportun pour les Israéliens, d’une part afin de déplacer leur ambassade, mais surtout d’autre part afin de créer de la tension stratégique dans cette zone afin de dissimuler les problèmes personnels de Benyamin Netanyahu, en termes de corruption et relatifs à l'inévitabilité de sa mise en prison à terme. Donc il [Netanyahu] crée un problème, à la fois domestique et international, avec les Palestiniens, et aussi avec les Iraniens.
« Bibi » a été un perturbateur depuis longtemps, et le général Ariel Sharon a dit il y a des années, ce ne sont pas là mes mots mais je suis vraiment d'accord avec Sharon qui fut l’un des grands généraux d’Israël, que Bibi était un couard. Non pas uniquement un couard, mais également qu’il était sans scrupules et recherchait sans arrêt à gagner du pouvoir.
Ce point de vue [de Sharon] a été soutenu par le reste de l’appareil de sécurité nationale Israël, incluant le Mossad lorsqu’ils ont eu un très fameux général nommé Meïr Dagan, et aussi par d’autres généraux d’unités de combat comme Gabi Ashkenazi, qui sont tous tombés d’accord sur le fait que Bibi est un fauteur de troubles mais également un couard et qu’il irait mettre Israël dans l'embarras vis-à-vis de l'Iran.
Et de façon interne [à Israël], ce que vous ne voyez pas c’est que Bibi est passé en mode « auto-agrandissement », et que Trump l'a aidé en ce sens, avec son gendre Jared Kushner, celui qui a dû payer 2 millions de dollars pour aller à Harvard ; et dans le même temps Bibi s'autorise son propre agrandissement tandis qu'en fait l'Iran et la Syrie se préparent à une guerre inévitable contre Israël. Et dans le même temps, il [Netanyahu] a créé de la dissension dans la bande de Gaza.
Ceci est typique de Bibi, mais ce n’est pas typique de l’appareil de sécurité nationale d’Israël, incluant le Shin Bet et le Mossad, qui ne sont pas en accord avec Bibi. En plus de cela il y a le Vice-président Avidgor Lieberman de Moldavie, qui n’a absolument aucune idée du combat ou de la stratégie ou de la tactique.
Donc Israël est dans une position très dangereuse, et ce sont les « parents » [patrons] des Forces de Défenses Israéliennes qui comprennent qu’ils ont 30.000 hommes dans l’armée d’active à présent, les réservistes vont être rappelées et il va y avoir tous les types de mouvements discrets [de préparation aux hostilités], mais il [l’Etat-Major israélien] réalise que le Hezbollah n’est plus à présent la petite unité qu’il était en 2006, quand les moins de 5.000 hommes du Hezbollah ont été capables de défaire une armée israélienne de 30 000 hommes. [Et c’est cette augmentation de la puissance du Hezbollah] que le Jérusalem post a appelé un désastre pour Bibi. Et les généraux [Israéliens] ont également appelé cela un désastre pour Bibi.
Donc une fois encore, nous entrons dans une période où Bibi est prêt à sacrifier les vies des Forces de Défense Israélienne afin de créer un point de tension, ceci afin qu’il puisse continuer à être Premier ministre, tandis qu’en fait les Israéliens devraient se débarrasser de lui…

OS : faisons une incise, Bibi a été au pouvoir depuis 25 ans, c’est certainement trop long, il a ses empreintes sur toutes les tensions dans cette région, il n’y a pas de doute à ce sujet. Mais laissez-moi évoquer une histoire, et tentons de l’appliquer à tout ce dont vous avez parlé : nous avons les FDI qui clament à présent qu’ils ont empêché cinq attaques terroristes dans la bande de Gaza, qui était plus ou moins attribué au Hamas ou bien à une autre organisation terroriste… et pourtant ils vont tenter de blâmer l’Iran ou n’importe qui, et les FDI disent qu’ils ont stoppé cinq attaques terroristes dans cette zone. Dans le même temps, vous avez des tireurs de précision Israéliens et des drones qui lâchent des gaz lacrymogènes, frappant les gens, qui protestent dans cette zone.
Donc vous avez en quelque sorte une tension qui monopolise l’attention, avec Israël disant qu’ils ne font que se défendre contre les attaques terroristes, tandis que les manifestants clament leur droit à manifester, et qu’il est illégitime qu’il se fassent tirer dessus ou qu’ils subissent des gaz lacrymogènes.
Comment pouvons-nous comprendre le sens de tout ceci ? Est-ce que vous pensez qu’Israël a seulement prétendu avoir stoppé ses attaques terroristes ? Que se passe-t-il là-bas.

SP : ce que je dis est très simple : Bibi est en train de créer un point de tension stratégique [strategic tension point] des deux côtés : à Gaza, relativement au Hamas, et il a permis au Hamas d’augmenter la dissension chez les Palestiniens de la bande de Gaza, et Bibi est en fait en train de rechercher des troubles, afin de pouvoir invoquer/appeler les États-Unis, en termes non pas uniquement de problèmes stratégiques, mais en termes d’assistance militaire.
Bibi a toujours voulu attaquer l’Iran directement, [et il l’a fait] pour la première fois (ce que vous avez mentionné) la semaine dernière, quand vous avez vu cette vidéo qui était la première frappe que les avions des FDI ont réalisée contre l’Iran directement, et non pas contre ses surrrogés [en Syrie]. Donc Bibi est en train de pousser très fort afin d’obtenir l’implication des États-Unis dans une guerre dans laquelle nous [les États-Unis] nous ne voulons pas être impliqués. Avec en fait le Secrétaire à la Défense Matis qui a réussi [à esquiver] et ne veut pas être impliqué dans une guerre. C’est donc très simplement une tentative de Bibi afin de créer des turbulences, afin qu’il puisse dire : « regardez, ce n’était pas mon problème, [Israël] a eu ce problème en 2006 avec la guerre Liban, mais l’a perdue, [maintenant c’est le problème des Etats-Unis] »…

OS : mais quelle est dans ce cas la solution pour Netanyahu, si vous avez tous ces gens protestant dans la bande de Gaza, que peuvent faire les israéliens?

SP : Ils [les Israéliens] peuvent virer Bibi s’ils le veulent, il est déjà coupable, il est un criminel, le pouvoir judiciaire israélien pourrait l’arrêter séance tenante, Lieberman également…

OS : mais cela ne va pas se passer…

SP : si, cela pourrait se passer, parce que le Mossad et le Shin Bet, Services extérieurs et intérieurs, ne sont pas d’accord avec Bibi. Rappelez-vous de ce qui est arrivé à Yitzhak Rabin et à d’autres, lorsqu’ils [le Renseignement israélien] n’ont pas été d’accord avec le Premier ministre…

OS : Ok, je comprends. Mais laissez-moi laisser de côté cela, parce que je ne veux pas m’aventurer dans un sujet autre : il me semble et cela pourrait faire sens, que Bibi pourrait démissionner et laisser quelqu’un d’autre résoudre ce problème dans la bande de Gaza, ce qui permettrait également d’atteindre une conclusion ici.

SP : correct, c’est exactement ce que j’essaie de dire.

OS : et vous pensez que des gens à l’intérieur d’Israël, pourrait vouloir…

SP : Oh oui, facilement… ils sont nombreux au sein du Mossad, du Département d’État israélien [et d’autres institutions] nationales, même au sein du Likoud, parti de droite, qui serait plus que désireux d’avoir la paix avec les palestiniens. Souvenez-vous de ce que j’ai dit juste avant : le Hamas a été créé par Israël, ce n’est pas une entité qui fonctionne par elle-même, mais c’est une entité qui sert Israël en même temps. Israël a créé de la tension stratégique durant toute son existence, afin de rendre certain que [la paix ne puisse être atteinte, avec l’OLP à l’époque car l’OLP fut débordé par le Hamas]…

OS : Netanyahu est donc juste en train de dire : regardez, félicitez-moi, nous avons eu l’ambassade à Jérusalem, j’ai appelé Jérusalem notre capitale, [c’est le couronnement de ma carrière]. Mais peut-être qu’il ne va pas faire cela afin de se protéger lui-même… parce qu’il est tellement assoiffé de pouvoir, je ne suis pas sûr de ce qu’il va faire….

Passons à présent à l’accord avec l’Iran, « l’accord qui n’a jamais été »… j’essaie de me représenter les choses, et j’ai : sur lesquels je voudrais vous interveniez : le premier, le fait que l’Iran menace de nommer les politiciens qui ont touché des pots-de-vin ou qui ont été impliqué dans certaines choses autour de cet accord iranien, il s’agit essentiellement de chantage contre ou bien l’État profond, ou bien très, je ne sais pas exactement, mais une sorte de menace à laquelle se raccrocher ici. Quel est le but, je ne suis pas réellement sûr, certainement afin d’obtenir à nouveau cet accord iranien, ou pour exercer un chantage sur l’État profond ou bien sur Trump… ?[1]
Et avant cela je voudrais faire un point sur l’accord avec l’Iran : avez-vous vu les documents écrits de cet accord, ou bien quiconque ayant signé, une signature iranienne, une signature d’Obama, j’ai cherché ça et je ne pense pas qu’il n’y jamais eu un accord. La dernière chose que j’ai pu trouver, provenait du Département d’État en novembre 2015, disant qu’il s’agissait d’une politique exécutoire, une politique exécutoire mais pas un accord, ni un traité signé une ratification par le Congrès, rien.
Quel est donc votre avis concernant cet accord iranien dont on se demande si il a pu réellement exister.

SP : laissez-moi résumer les choses ainsi : qu’il y ait eu ou pas une feuille de papier est un problème secondaire, ce qui est important c’est le fait qu’Obama ait fait une ouverture a l’Iran. Il peut avoir abandonné beaucoup, mais ce qui est l’enjeu… Le problème n’est pas au sujet des armes nucléaires, cela n’a jamais été le cas.
Une des raisons pour lesquelles je suis allé en Iran il y a des années, c’était pour voir à quel point ils [les Iraniens] étaient réellement désespérés, et à quel point efficace était l’embargo. Et il était incroyablement efficace. Ce dont l’Iran avait besoin, c’était de l’argent et des devises pour ses affaires, et ce dont nous avions besoin était de retourner en Iran, particulièrement Boeing, Halliburton, beaucoup de nos entreprises avaient besoin de retourner en Iran afin de rebâtir l’économie est également d’engranger des contrats.
La marche des choses en politique étrangère, ce sont des affaires et des contrats, il ne s’agit pas de bâtir des États-nations. Une fois ceci dit, c’est qu’en 2006 lorsque nous avons été enferrés en Irak, grâce aux néoconservateurs comme John Bolton et d’autres, nous avons eu à en sortir et le seul pays qui a pu nous aider à cette fin, parce que nous avions démoli l’Irak, ce fut l’Iran. Ironiquement, le général Souleimani, patron des Gardiens de la Révolution, avait déjà tué auparavant nos gens, c’est le même personnage qui a aidé nos militaires à sortir d’Irak.
À présent, ironiquement, de la même manière que nous sommes en train de nous plaindre au sujet de cet accord avec l’Iran, et Trump qui dit toutes ces choses au sujet de cet accord avec l’Iran, ce qu’il [Trump] fait réellement, c’est de nous créer une position dans le cadre des [futures] négociations. E
t de façon plus importante qui est en train de se passer, c’est que le général [Lt. Gen. Paul] Funk de l’armée américaine, travaillant avec l’assistant de Suleimani, Qassem Al-Aridji, qui est également un Gardien de la révolution, un chiite, que nous [les États-Unis] avons par deux fois détenu/emprisonné pour avoir importé des IED en Irak, qui ont tué ou blessé des centaines de soldats américains[2], et à présent nous travaillerons donc avec des gens qui ont tué nos soldats lorsqu’ils sont venus en Irak. Que pensez-vous de cela, Owen ? Voilà l’enjeu.

OS : cela ne se me surprend pas, nous avons tellement été plongés dans la confusion avec tous ces enjeux qui sont tellement enchevêtrés de tous les côtés : parfois nous combattons avec eux, parfois nous combattons contre eux, parfois nous les entraînons pour plus tard les voir combattre contre nous… je suis heureux que nous ayons pu parler de cela ensemble, vous m’avez aidé à ajouter un peu de clarté.
Donc il me semble que, quoi que l’on puisse penser des dirigeants iraniens, du régime iranien, ok, c’est une chose, ils sont oppressifs, mais en laissant ceci de côté, il me semble que l’Iran vient juste de dire : «  regardez, nous voulons nous asseoir à la table des négociations, nous voulons une pièce de cette image, nous voulons être impliqués dans l’ordre du monde, donc donnez-nous la capacité à produire, la Chine et la Russie l’on fait, pourquoi les États-Unis nous le permettrait-il pas, nous voulons qu’ils le permettent ».
Et par-dessus ceci, arrive Israël face à l’Iran qui demande un siège à la table des négociations, pour dire admirant qu’il est corrompu et qu’Israël ne va pas lui permettre de s’asseoir à la table des négociations. Mais l’Iran veut juste un siège à la table et Israël dit « non », que l’Iran, « ce sont des mauvais garçons », et alors les États-Unis se retrouvent au sommet de tout ceci, et à présent à l’intérieur de l’Administration Trump qui est en train de se placer en alliés forts d’Israël, et donc ceci [correspond à une dynamique israélienne visant à] évincer l’Iran davantage.
Premièrement, est-ce que ceci est correct, et deuxièmement que faites-vous des Iraniens menaçant de divulguer les noms des politiciens occidentaux qui ont bénéficié de la corruption à l’occasion de cet accord ?

SP : je ne suis pas impressionné par cela, malheureusement je connais l’un des journalistes du Wall Street Journal qui a été hautement compromis par l’Iran, et qui a écrit à ce sujet, mais je ne veux pas développer ce point particulier. Vous devez encore une fois comprendre « l’art d’aboutir à un accord [art of the deal]» de Trump. 
Ce que Trump est en train de faire, c’est qu’il est en train de créer beaucoup de tensions, de confusion, il n’a pas dit qu’il allait sortir de l’accord iranien, il a juste dit qu’ils ne pouvaient pas accepter cet accord iranien tel qu’il est aujourd’hui, et il a dit qu’il allait imposer un embargo. Mais il a laissé la fenêtre ouverte pour 80 jours ou plus, et c’est sa façon de jouer face à la Chine et au consentement des chinois, c’est aussi sa façon de jouer face à la Corée du Nord [pour aboutir à son] consentement, et j’ai prédit ceci comme étant la voix à laquelle l’Iran va également se montrer consentant.
Et ce que l’Iran veut par-dessus tout, ce sont que des produits américains puissent entrer sur son marché. Et si ils n’achètent pas de Boeing, ils vont acheter des Airbus de Toulouse en France, et les Français vont être plus qu’heureux de pouvoir acheminer tout ce que nous ne consentirons pas, nous (les États-Unis)  à acheminer en Iran. Ceci concerne le commerce international [et la guerre économique][3].
Les israéliens également, n’admettent pas qu’ils ont acheminé discrètement des approvisionnements pétroliers dans [depuis] Iran lorsqu’ils en ont eu besoin, mais quand ils travaillent avec les Iraniens, vous n’en entendez rien. Par-dessus tout, pour la plupart de nous les Juifs, nous louons le fait que Cyrus le Grand a libéré les juifs de Babylone, donc dans l’essence du judaïsme et de ses prières, il y a la gratitude vis-à-vis du peuple perse[4]. Donc réfléchissez-y, et Soleimani est également Juif, donc l’enjeu dans son ensemble est composé de menus détails, mais le réel point focal c’est que Trump est brillant dans sa façon de négocier et de pousser l’Iran dans les cordes, tandis que dans le même temps il est en train de dire « les gars, je suis ouvert à un accord mais cet accord précédent n’est pas assez bon pour tout l’argent que vous avez reçu, et parallèlement à cela je vais continuer à travailler avec Soleimani afin de vous protéger en Irak, là où nous [les États-Unis] avons commis une erreur mais j’en veux tout de même plus » : voilà ce qu’il est en train de faire.
Donc Israël va continuer à se jeter sur des écueils, mais Israël va connaître des troubles, du fait de Bibi et non pas tant que cela du fait de Trump.

OS : je pense que nous sommes peut-être en train de considérer une situation dans laquelle Netanyahou a été en place pour un quart de siècle, tandis que vous avez un nouveau Président tous les huit ans aux États-Unis. Et donc il y a eu quatre Présidents durant le régime de Netanyahou (Clinton, Bush jr., Obama, Trump).
Chaque président a eu ses propres buts, dans la bande de Gaza, entre l’Iran et Israël, et donc il y a des changements mais Netanyahou a en quelque sorte conservé sa même stratégie inchangée, et c’est la raison pour laquelle il a manipulé ces changements en fonction du Président des États-Unis. Donc ici à présent 25 ans plus tard, et au final cela s’avère être une catastrophe totale, un désastre total parce que dans le même temps, il y a toujours eu quelqu’un d’autre derrière la scène avec ses propres intérêts personnels en tête, et donc il ceci ressemble juste à une catastrophe totale.
Je voudrais avoir votre avis sur la question de savoir si Trump a annoncé cette question de l’ambassade la même semaine, essentiellement, durant laquelle il a annoncé l’annulation de l’accord avec l’Iran. Pensez-vous qu’il se soit agi d’une stratégie de la part de Trump, afin de faire sauter en apparence tout l’édifice, et juste une sorte de terre brûlée afin de pouvoir ensuite revenir avec sa propre stratégie, afin d’essayer d’obtenir quelque chose ?

SP : je pense que vous avez mis dans le mille. Il n’a pas vraiment fait une terre brûlée, ce qu’il a fait dans le même temps a été de dire à l’Iran : « regardez, je me retire de l’accord » et en même temps il a permis à Bibi, [j’insiste sur le fait qu’]il a permis à Bibi, de manipuler Trump. Ainsi Bibi pense qu’il peut manipuler Trump, mais en fait c’est l’inverse : Trump permet à Bibi de le manipuler, tandis que dans le même temps, Trump est en train de sortir de l’accord avec l’Iran. Il va observer ce qu’il se passe, qu’est-ce qui s’effondre : si Bibi va en guerre, Trump ne va pas être engagé dans une guerre contre l’Iran à ses côtés. Nous avons déjà des unités spéciales déployées sur les frontières de l’Arabie Saoudite, Mattis ne veut pas d’une guerre, Trump ne veut pas de guerre, il a dit très clairement : nous avons payé 7.600 Milliards de dollars [pour notre guerre] au Moyen-Orient, nous ne sommes pas en train de revenir. Donc il est en train de permettre à Bibi de commettre ses propres erreurs, et Bibi va les commettre parce qu’à l’intérieur d’Israël, les seuls qui peuvent contrôler Bibi ce sont le Mossad et le Shin Bet. C’est leur affaire, cela fait 30 ans que c’est leur affaire et qu’ils ne veulent pas régler cette affaire, c’est leur problème. Mais à l’extérieur d’Israël, nous ne contrôlons pas Bibi parce qu’il court vers Poutine, je vous l’ai dit à chaque fois, et c’est ainsi que l’appelait Sharon : un couard et un petit bébé.

OS : Donc Bibi va être celui qui va être exposé [en première ligne] ici…

SP : correct…

OS : et cela va être son propre aveuglement têtu, tandis que même Kim Jong Un ou l’Ayatollah est capable d’aboutir à un accord avec Trump, Nétanyahou va chuter du fait de son propre entêtement….

SP : c’est exactement ce que j’ai prédit, vous avez encore mis dans le mille.

OS : mais ce que vous voulez dire, je ne suis pas en désaccord avec vous, qu’Israël réalise que Trump ne va pas le soutenir dans une guerre à plus grande échelle contre l’Iran, Nétanyahou va donc chuter sur son propre pétard ?

SP : c’est cela.

 

«  [Infowars] Dr. Steve Pieczenik chez Alex Jones, sur Benghazi, Israël, le 11 septembre 2001, Netanyahou, l’AIPAC, le Sionisme. » (Infowars, 16 septembre 2012, traduit sur Chroniques de la Vieille République)
Egalement Sous nos Yeux de Thierry Meyssan (édit. Demi-Lune, 2017), sur le fait que la guerre de Géorgie de 2008) empêcha également Israël de frapper l’Iran en utilisant les bases aériennes géorgiennes.


[1] « Iran Threatened To Name Politicians Who Took Bribes To Pass Nuclear Deal »(Zerohedge,13-5-18) https://www.zerohedge.com/news/2018-05-13/iran-threatened-name-politicians-who-took-bribes-pass-nuclear-deal
« Iran rejects U.S. demand for U.N. visit to military sites » (Reuters, 29 août 2017)
 « No, we didn’t ‘owe’ Iran that $1.7 billion ransom payment » (NY post, 8-9-16)
[2]« Les preuves de la présence militaire de l'Iran en Irak » (Le Monde, 18.06.2014)  https://www.lemonde.fr/international/article/2014/06/18/les-preuves-de-la-presence-militaire-de-l-iran-en-irak_4440389_3210.html
[3] Rappr Colbert : « Il n’y a rien de plus nécessaire dans un état que le commerce […] le commerce est une guerre d’argent » (Mémoire sur le commerce, 1664).
[4] Référence à la fête juive de Pourim, qui commémore les événements relatés dans le Livre d'Esther