Le
Général 4 étoiles américain John Campbell atteint des sommets historiques /
Hystériques
Tout au long de 2015, il a répété
avec insistance : «Les talibans sont en train de perdre! ».
Or il y a juste quelques jours, les talibans ont défait les forces spéciales américano-afghanes en quelques heures!
Or il y a juste quelques jours, les talibans ont défait les forces spéciales américano-afghanes en quelques heures!
Ensuite, la frappe aérienne américaine sur un hôpital en Afghanistan?
Alors que je pensais avoir tout entendu au sujet de l'armée
américaine et de la façon dont elle pourrait se dégrader de façon exponentielle
sous nos yeux, une certain gros malin, le général John Campbell, décoré de plus de médailles que ne pourrait l’être un
paon, montre à quel point nos chefs de combats d'active sont vraiment devenus incompétents.
Il ya seulement quelques mois, Campbell avait rassuré le monde avec ses
déclarations grandioses selon lesquelles, malgré des renseignements indiquant
le contraire, les forces talibanes ont été à peu près vaincues.
Campbell, comme son précurseurs délirant Westmoreland, a assuré
au monde et à l'Amérique en particulier qu'il était devenu presque impossible
pour l'ennemi de prendre une position stratégique, car il n'y avait aucune
preuve de déploiements militaires lourds (significatifs) de la part des
talibans. Rappelez-vous lors de la guerre du Vietnam, les généraux ont
insisté sur ce point jusqu’aux derniers jours, jusqu'à ce que nous ayons à
exfiltrer les fonctionnaires de l'ambassade américaine et le personnel
militaire de Saigon : nous, Américains, étions « en train de défaire à fois le Viet Cong et l'armée nord-vietnamienne ».
L'évacuation de Saigon devint ainsi un point de repère pictural dans
l'humiliation militaire américaine. Mais à présent nos dirigeants militaires /
civils continuent à persévérer sur ce seul même point : « Nous étions en
train de gagner la guerre ». Aujourd'hui, nous entendons encore le refrain
obsédant de ceux qui ont combattu sur le terrain, selon lequel « si ma tante en avait... si mon oncle en
était... si ceci... ou si cela... nous aurions gagné... ». La vérité est que nous n’avons jamais eu
une chance au Vietnam, ni en Afghanistan, ni dans aucun autre déploiement à
l'étranger parce que nos officiers supérieurs ne furent jamais investis dans la
culture, le terrain, ni dans aucune stratégie spécifique qui aurait dû être
conçue spécialement pour réussir dans un déploiement donné[1].
Nous [américains] étions et
sommes toujours « illettrés » quant il s’agit d’en venir à la « dimension
humaine du champ de bataille » [“human terrain of battle“]. Aucun de nos
agents n’est formé dans la culture, la psychologie ou à la nature réelle d’un
combat qui ne requiert pas d'armes lourdes, ni d’un grand nombre de personnels.
A part pour quelques exceptions flagrantes comme nos différentes forces
spéciales (à l'exception: les SEALs, spécialistes narcissiques de
l’auto-promotion hollywoodienne), nous n’avons pas la capacité de livrer
bataille sur des terrains autres que ceux concoctés dans l'esprit des stratèges
de bureau du Pentagone [Pentagon War
Gamers]. Nous sommes juste un corps militaire géant et inefficace, capable
de rien d’autre que de consommer de grandes quantités d'argent et de créer des
récits fantaisistes qui se terminent par ce que je vais définir comme le « fiasco
du général Campbell ». Par coutume, Campbell ne va jamais avoir à
rendre compte de sa malfaisance intellectuelle, ni de la performance de son
incompétence. Les généraux se fanent tout simplement au loin, comme il se doit[2].
Par contraste, nous voyons les
Russes qui font mouvement en Syrie, sans aucune déclaration de victoire
imminente pas plus qu’en s’accompagnant qu’aucun dénigrement de l’ennemi. ils utilisent simplement
leurs alliés sur le terrain (les soldats iraniens éprouvés dans le chaudron de
batailles continuelles [en Irak notamment]; ainsi que quelques cinq mille homme
du Hezbollah chiite libanais), de concert avec de l'artillerie et des avions de combat
afin d’engager[3] l’EI d'une
manière que nous n'aurions même pas pu seulement rêver de faire.
Je ne suis pas pour ou contre une quelconque institution.
Pourtant, pour avoir eu le privilège d’enseigner à Fort McNair[4],
où j'ai pu tenter d'engager notre personnel militaire de haut rang dans le dialogue
et la réflexion critique, je peux honnêtement prédire, comment et quand, les
troupes américaines vont aller mourir inutilement, parce que nous n’y avons pas
le bon commandement ou la bonne stratégie en place...
Si faire la guerre était
un vrai métier et non pas un faux-semblant avec battage médiatique et faux nationalisme,
alors nombre de généraux auraient dû être traduits devant une cour martiale
pour incompétence et stupidité. S'ils avaient été des médecins, ils
auraient été radiés de l'ordre et de leur profession médicale. Au mieux, ils
sont de bons petits soldats [jouets], menés par les Sec. Defs. Ashton Carter, ou Panetta ou même Bob Gates, « opérationnels
politiques » [généraux de salons] ayant moins d'expérience de combat ou de
compréhension stratégique que les enfants américains jouant à des jeux de
guerre simulés sur Xbox.
La guerre n’ est pas le métier de l'Amérique. Nous devrions l’externaliser
vers les Russes, les Tchétchènes, les Bulgares, les Chiliens, les Chinois, les
Asiatiques de l’Asie Centrale et tout autre troupe mercenaire qui serait prête
à se battre pour de l'argent sans faire mystère ou avoir besoin d'un prétexte,
d'une excuse fallacieuse pour défendre notre nation, ou notre sécurité
nationale.
Contrairement aux déclarations absurdes selon lesquels nous sommes encore
une superpuissance dans le 21e siècle[5],
nous ferions mieux de réfléchir sur
notre défaite continuelle en raison de notre arrogance et de notre ignorance.
Nous ne sommes pas [plus] des guerriers. Nous ne sommes pas des combattants. Nous sommes un pays dont les dirigeants
continuent de cracher des narratifs absurdes qui obligent nos officiers à sacrifier
leur esprit [d'initiative] et leur sang pour des spasmes d’auto-illusionnisme
chauviniste. Nous sommes un pays à la dérive baignant dans un chaudron bouillonnant
des mécontentement et d'une animosité, et n’ayant pas la moindre idées sur la
façon de remédier à ce mécontentement du monde, ou même de l'engager [au sens
militaire] lorsqu’il se retournera vers nous pour demander du secours.
George Clemenceau, l'homme d’Etat français, a déclaré un jour ces
mots appropriés:
«La guerre est bien une
question trop importante pour être laissée aux généraux. »
Et je vais ajouter un proverbe latin:
« La guerre est douce à ceux qui n’en ont jamais fait l'expérience.[6]»
Et je vais ajouter un proverbe latin:
« La guerre est douce à ceux qui n’en ont jamais fait l'expérience.[6]»
[1] sur la réalité des anges au-dessous de la guerre du
Vietnam, lire « pétrole une guerre d'un siècle » (F. William Engdahl, Editions Jean-Cyrille
Godefroy, 2007, Chap 8, p.134 & s.). L'éviction du très méritant général Stanley A. McChrystal
est du reste très clairement un élément en faveur du fait ceux que qui aurait
voulus prendre les bonnes en Afghanistan, n'étaient pas les bienvenus.
[2] au sens : "limogés/retraités d’office", mais
en aucun cas traduit devant la justice militaire pour répondre de leur
incompétence.
[3] "engager" au sens militaire : prendre à
parti, attaquer.
[4] Fort McNair : base
et université militaire, Washington D.C.
[5] Allusion au discours prononcé par Barack Obama à l'AGNU de temps auparavant (voir : «Mensonges et vérité – Le discours d'Obama à l’AGNU Disséqué », F. Wiliam Engdahl, 16 octobre 2015).
[6] D'après Pindare, adage 3001 d'Erasme : "Dulce
bellum inexpertis", "La guerre paraît douce à ceux qui n'en ont pas
l'expérience." Rappelons que Pieczenik est un ancien militaire qui est
réellement allé au feu... Il parle donc ici avec une légitimité certaine.