Message du Lt. Gen. [général 3
étoiles] Michael Flynn, ancien Directeur du Renseignement Militaire [Defense Intelligence Agency - DIA], à Hillary
Clinton: « Avertissement sans frais : retirez-vous de la course présidentielle,
vous êtes sous le coup d'une investigation du FBI. »
Quand un officier militaire sénior
des États-Unis dit quelque chose de sérieux, il incombe au peuple américain de
l'écouter. Quand un ancien Directeur de la Defense
Intelligence Agency
(DIA), Michael Flynn, dit ce qui suit,
alors on peut comprendre que des tempêtes de mécontentement sont en train de
s'accumuler :
« Si c'était moi [qui avais fait transiter des courriels classifiés sur
un serveur non sécurisé], j'aurais été mis à la porte et probablement même en
prison ...» Il a développé ce qu'il considère comme étant un « manque de responsabilité, franchement, chez
une personne qui aurait dû être bien plus responsable en tant que Secrétaire
d'Etat des Etats-Unis. » (Michael Flynn, « Former Obama intel official: Hillary Clinton should
drop out
» 13 février 2016, CNN[1]).
J'ai rencontré le Général Flynn lorsqu'il était le Directeur de la DIA. J'étais invité par quelqu'un d'autre pour assister à un séminaire qu'il organisait, avec tous les types d'analystes du Renseignement et des Sciences sociales académiques. A sa demande, Mike a ordonné aux participants et aux conférenciers de partager leurs connaissances et expériences respectives les uns avec les autres, en ce qui concerne le "Renseignement [immédiatement] activable/actionnable" [Actionable Intelligence[2]] et ses futures utilisations.
De mon point de vue personnel et
professionnel, le Général Flynn est une source
très sérieuse du Renseignement opérationnel, dans le meilleur sens complet
du terme. Il fait partie de ce qu'avec d'autres j'ai appelé les « Professionnels [vraiment] "Professionnels"
»[3] dans
le domaine du Renseignement civil et militaire.
Lorsque
le journaliste pro-Clinton a tenté de repousser l'argument, qualifiant la
suggestion de Flynn de «
tout simplement ridicule », Flynn a
sobrement rétorqué :
« L'excuse de la "surclassification" [overclassification] N'EST
PAS UNE EXCUSE! ... Si ces choses [ces emails] sontt classifiés ... elles sont
classifiées!" »
Flynn a poursuivi en ajoutant:
Flynn a poursuivi en ajoutant:
« Clinton savait mieux que quiconque, étant donné les rôles qu'elle avait
eu en tant que Sénateur, que Secrétaire d'État, et même en arrière quand elle
était mariée au POTUS [Président]... Elle allait avoir accès à des informations
PRIVILEGIEES DE CE FAIT. »
Il y a une raison pour
laquelle je rabâche les paroles de cet officier talentueux du Renseignement
Militaire : notre Institution militaire
a été asservie pendant trop longtemps aux caprices et aux proclamations
éthérées de la Maison Blanche, du Département d'État, du Secrétaire à la
Défense, et d'autres organisations civiles. En réalité, nos militaires contrôlent nos destinées avec abnégation
dans ces deux domaines d'action : [au niveau] domestique [intérieur] et à
l'étranger.
Et même si un Président
civil ou un Officier [porteur d'un office, pas uniquement militaire] du Cabinet
[Conseil des Ministres] s'imagine lui/elle-même comme étant en charge d'un
quelconque élément de notre politique étrangère, il/elle en est automatiquement
redevable à notre Armée américaine,
d'une façon ou d'une autre. Cela vaut aussi pour la CIA, le FBI, la
Sécurité Intérieure [Homeland
Security], ou du Département d'État.
Sans développer davantage la suite
de la déclaration de Flynn, je peux seulement ajouter une mise en garde à Hillary et à ses cohortes[4]
: ne jouez pas avec le Général Michael
Flynn!
Les
mots qu'il prononce sont l'expression silencieuse de millions de vétérans
américains, qui sont aujourd'hui dégoûtés par les abus de la famille
Clinton au sein de notre
République.
L'Armée américaine a l'une des plus
hautes tolérances parmi toutes les [autres] organisations, pour autoriser des
civils à faiblir/faillir dans une crise, qu'il incombera finalement aux
militaires de résoudre puis de reconstituer [ensuite une situation stable]. En
témoignent les désastres en Irak, en Afghanistan et en Libye. Hillary a voté en faveur d'une action
militaire sur tous ces fronts, tandis que Bill [Clinton] avait réussi à éviter
le service militaire complètement, réformé
comme un [soi-disant] « objecteur de conscience »[5]
et avait traité nos troupes de façon cavalière[6].
Dans son roman bien garni
(autobiographique), l'ancien Sec.Def. [Secrétaire à la Défense[7]] et
ex-DCI [Directeur de la CIA] Robert
Gates
a proféré un avertissement très sinistre à l'Armée : « ne s'engager dans aucune activité
qui pourrait être interprétée comme un coup d'Etat militaire »[8].
La
crainte imminente d'un coup d'Etat militaire aux États-Unis a toujours été présente
dans chaque Administration dont le Président n'avait pas servi dans l'Armée
américaine. De toute évidence,
les trois derniers POTUSs [Présidents], Clinton, Bush
Jr et Obama, ont abusé nos militaires
pour leurs profits personnels, tandis que dans le même temps nos militaires se restreignaient
eux-mêmes de se placer en "position pour frapper" ["strike position"] visant
la Maison-Blanche [WH - White House]. En ce sens, j'ai mis en garde
mes chers compatriotes de ne pas prendre pour acquis le nombre de guerriers
courageux qui sont morts dans des guerres à l'étranger que nous en tant que
civils, ne pouvions pas justifier alors, et pas même maintenant.
Dans ma nouvelle, "Vigilance
Maximum [Maximum Vigilance]", j'ai
défendu le postulat selon lequel, si le
POTUS [Président des Etats-Unis] devait être déclaré incapacité les militaires
prendraient le contrôle du pays par le moyen d'une série d'actions subtiles...
et alors... imposerait la Loi Martiale. C'était il y a 20 ans de cela[9]. L'avertissement vaut à présent pour Hillary et
ses sycophantes, il est très simple : « trahissez-nous aujourd'hui, et
nous, le peuple américain, alors vous trahir demain! »
Laissez-moi
terminer par un proverbe latin[10]
:
«
lorsque le temps est venu, la proie vient
à son chasseur »...
[1] NDT : à peine avait-il quitté l'institution
militaire, que Michael Flynn disait exactement sa façon de penser sur l'hypocrisie de la politique
américaine au sujet de Daech :
– « L’ancien chef de la DIA accuse Washington d’avoir
fermé les yeux sur la naissance de Daesh » (Russia TOday, 10 août 2015).
– « Michael Flynn, ex-chef de la DIA : “Washington a fait
exprès de ne pas stopper l’émergence de l’EIIL”» (Alterinfo,
14 août 2015)
– « Ex-US Intelligence Chief on Islamic State's Rise: 'We
Were Too Dumb'
[Un Ex-Patron du Renseignement US sur la montée de l'État Islamique :
"nous avons été trop bête"]» (Spiegel,
29 Novembre 2015).
– « Autopsie d'un monstre (3) : Michael T. Flynn
versus Mehdi Hasan» (Mediapart, 30 nov. 2015; remarquons que Mediapart ne dit qu'une partie
de la vérité...)
– «Out of Uniform and Into the Political Fray [de l'uniforme au combat politique] » (Foreignpolicy, 19 Juin 2015)
– « Lt. General (Ret) Mike Flynn: Why Hillary Clinton
Should Suspend Her Presidential Bid » (The Observer, 18 mars 2016)
– «Trump being advised by ex-U.S. Lieutenant
General who favors closer Russia ties»
(Reuters, 26 Février 2016)
[2] NDT : Actionable Intelligence : d'après le dictionnaire anglais Collins : « dans son sens militaire : la nécessaire arrière-plan d'information qui va permettre à quelqu'un de traiter rapidement et efficacement une situation particulière ». "Renseignement [immédiatement] activable/actionnable" [R(I)A] en français, on parlera aussi du caractère "opérationnel" ("opérationnalité") d'un renseignement, c'est à dire le fait qu'il puisse être directement utilisable en opération.
L'idée rejoint ce que l'on connaissait déjà sous le terme "Renseignement Tactique Opérationnel" [RTO] (c'est à dire le renseignement de terrain dans le cadre d'une opération militaire), bien que le "renseignement activable/actionnable" doit être spécialement compris comme une nécessité en matière de contre-terrorisme : d'où l'idée d'un renseignement "immédiatement" activable, nécessairement collaboratif (voir : « Renseigner les démocraties, renseigner en démocratie », Jean-Claude Cousseran, Philippe Hayez, Edit. Odile Jacob, 2015; voir aussi « Les services de renseignements Français croulent sous les candidatures », Le Figaro, 16 octobre 2015; « cahier tactique » dans le revue de l'Armée de Terre Fantassin n°27, janvier 2012, p.48; « DRM : Nouvelles orientations », dans le magazine Armées d'Aujourd'hui n°396, mars 2015 : « La DRM donne désormais la priorité au “renseignement actionnable”, c'est-à-dire un renseignement complet, précis et réactif... »).
Steve Pieczenik (lui même ancien officier du Renseignement militaire américain : DIA et non CIA) rappelle régulièrement que la « guerre contre le terrorisme » est un oxymore en soi : on ne fait pas de guerre contre le terrorisme, on fait du renseignement avant tout, de façon beaucoup plus transversale que dans le cadre d'opérations strictement militaires (induisant par exemple des aspects civils, sociologiques, etc....), la phase militaire du contre-terrorisme n'intervenant qu'en phase finale. Elle relève en fait bien plus souvent des opérations de police, fussent-elles des opérations lourdes impliquant des unités d'intervention spéciale comme le RAID, ou "militarisées en milieu civil" comme le GIGN : car de fait la rigueur et le professionnalisme nécessaires à de telles opérations sont militaire par définition.
Par "mimétisme militaro–affairiste" typiquement anglo-saxon, le terme "renseignement actionnable/activable" ["Actionable Intelligence"] se rencontre aussi dans les affaires (voir Business Dictionary ici), induisant ce qui relève de l'Intelligence Economique vis à vis des concurrents perçus comme menaces ou opportunités potentielles [d'où le terme anglais "Competitive Intelligence" : mot à mot : "renseignement concurrentiel"], ceci dans le cadre plus global d'un climat de guerre économique (voir : « La guerre économique, forme moderne de la guerre ? », par Éric Bosserelle, Université de Reims, Revue Française de Socio-Économie n° 8, 2011/2, p. 167-186; voir aussi « Traduction et Veille stratégique multilingue» (dir° Mathieu Guidère, Editions Le Manuscrit, p.181).
[3] NDT : allusions
ici à certains faux personnels militaires, généraux "de salons" carriéristes
ayant bien souvent fait leur carrière
dans des bureaux ou dans les cercles feutrés de l'influence [lobbying] à
Washington, dans le cadre des négociations généreusement rétribuées par le Complexe Militaro-Industriel [CMI]
américain. Allusions tout autant aux autres déclarations de Pieczenik
fustigeant régulièrement les soi-disant opérationnels du Renseignement qui sont
en fait des civils déguisés en militaires ou homme du renseignement,
souvent néoconservateur, et indubitablement
fauteur de guerre depuis l'Administration Clinton : des guerres que ces civils feront mener par d'autres, en l'occurrence
les vrais militaires…
[4] NDT : au sens
romain ici, rapport à la fonction des cohortes
prétoriennes
auprès des empereurs. Pour comprendre ce
qui est implicitement suggéré ici, la clé de compréhension es à rechercher dans
l'éviction finale de l'Empereur Néron, dont on dit
rarement qu'il était conseillé de très près par des milieux aussi riches
qu'interlopes (idem pour Caligula et Claude avant lui, une
simple recherche minutieuse dans Wikipédia suffira pour le comprendre) : or ce
sont précisément les mêmes milieux que ceux qui sont aujourd'hui dénoncés par
Pieczenik, mutatis mutandis. C'est en effet après avoir fait
tuer un général romain héroïque en trop (le général Corbulo, à qui fut donné
l'ordre de se suicider selon la tradition romaine), que les légions ordonnèrent
à Néron de se suicider, et reprirent l'Empire en main... Il faut donc avoir un certain arrière-plan culturel pour le comprendre,
mais Pieczenik parle ici d'une possible reprise en main des Etats-Unis par
l'Armée américaine, l'Institution américaine la moins vérolée (voir sur ce
point : « 20 000 milliards de dollars », Edouard
Tétreau, Grasset, 2010).
[5] "Draft dodger" (Mot à mot : "éviteur de [la] conscription", communément appelé aussi le "Draft" = "tirage
[au sort]")
: une personne qui a évité le service militaire obligatoire [Compulsory
Military Service], sous-entendu en périodes de
guerre mais pas forcément : le "Draft" a en effet été
utilisé en général en temps de guerre, mais aussi dans des périodes de conflits
non-déclarés (comme pendant la Guerre froide). Il fut abandonné en 1973,
cependant un Système de "Service
Sélectif" [Selective Service System] demeure en
vigueur, dans lequel sont enregistrés les hommes âgés de 18 à 25 ans, pour le
cas où la Conscription devrait être réactivée. Le Draft en tant qu'Institution,
a donc été remplacé par une Armée de métier, composée uniquement de
volontaires, ce qui pose un autre problème de philosophie politique tout à fait
négligé, évoqué dans l'exceptionnel documentaire "Why
we Fight"
(Eugene Jarecki, 2005, page officielle
ici,
visible ici en
français)
: autrefois
les citoyens étaient tous potentiellement des soldats, défendant l'État supposé
les protéger avant tout, mais pouvaient aussi éventuellement refuser des
guerres illégitimes menées par l'État. Aujourd'hui ils sont remplacés par des
"volontaires", sous-entendu d'un point de vue du Complexe
Militaro-Industriel et des civils malintentionnées détournant les militaires
qu'évoque régulièrement Pieczenik: des "volontaires" pour faire
n'importe quelle guerre décidée par l'Etat. D'où la contrition
détestable exigée de l'Armée depuis les Présidents Bill Clinton et surtout Bush Jr, et continué par Obama. Face à cela, Pieczenik évoque la
même vigilance qui est la leçon de ce documentaire "Why
we Fight",
administrée par la bouche de l'ancienne analyste du Renseignement américain
(retirée) Karen Kwiatkowski, illustrant à
quel point le service de l'État n'est pas qu'une "affaire d'hommes" :
Karen Kwiatkowski est au nombre de
ces anciens militaires et personnels de la Communauté
Américaine du Renseignement (CAR) à prendre ouvertement position sur toutes
ces questions, au même titre que le Dr. Steve Pieczenik et de nombreux autres.
Il y a là quelque chose de très lourd terme de contre- influence aux
États-Unis, contre l'action des civils néoconservateurs et très souvent
sionistes détournant l'État américain, pour le lancer dans de nombreuses
guerres illégitimes qui amèneront la fin des États-Unis en tant que nation
crédible.
Voir
par exemple ici sur la propagande ayant entouré les attentats du 11 Septembre
puis la guerre d'Irak (2003), « Lt
Col Karen Kwiatkowski on 9/11 Iraq Propaganda Campaign
»
(TDPS Interview, David Pakmann, 8
Septembre 2011); ici en conférence au Sommet National pour le Réévaluatoin de
la "Relation Spéciale" entre les Etats-Unis et Israël [National
Summit to Reassess the U.S.-Israel "Special Relationship"], 7 Mars
2014 au National Press
Club
:« Karen Kwiatkowski: Inside the Pentagon's "Office
of Special Plans" [au cœur du
"Bureau des Plans Spéciaux" du Pentagone] ». Ici encore
sur la réaction de Obama aux frappes russes contre l'État islamique en Syrie : « Retired US Air Force Lieutenant Colonel Karen Kwiatkowski on Obama
reaction to Russia's airstrikes (Russia TOday, via Russia Insider, 3 oct. 2015). De nombreuses
autres interventions de Karen Kwiatkowski disponibles.
[6] NDT : on pourra
dire aussi « par dessus la jambe »,
mais la réalité est pire que ça en tant
que traumatisme pour l'Armée américaine : le film « Black Hawk Down [La chute du faucon noir] » (Ridley Scott,
2001) illustre exactement ce traumatisme
des militaires qui ont été imprudemment engagés sur un terrain dangereux, avec
des matériels inadaptés et surtout un soutien politique totalement déficient. Cette
opération mal ficelée avait en effet abouti à ternir gravement les lauriers
acquis par l'Armée américaine après l'"overkill" [usage
excessif de la force] de la guerre du Golfe en 1991.
Il serait tout à fait intéressant
de rapprocher ceci des développements de F. William Engdahl concernant la guerre du Vietnam, comme ayant eu un but
sociologique majeur : celui de faire perdre confiance au peuple américain dans
le modèle de développement que représentaient justement les États-Unis face à
l'URSS (« Pétrole une guerre d'un
siècle », éditions Jean Cyrille Godefroy, 2007, chapitre huit, page 134 et
ss.).
Rapprocher
également des relations entre les bolcheviques (puis le PCUS) et
l'Armée russe du temps de l'URSS : les bolcheviques n'ont jamais cessé de
craindre l'Armée russe (remarqué par toutes les publications du Renseignement
britanniques dès 1917, voir les livres des Sir Paul Henry Dukes, Du Cpt George Hill ou de l'excellent Sidney Reilly), lui imposant
des tactiques militaires tout à fait erratiques contre la Finlande (1939-1940), puis contre
l'Allemagne (1941-1942) avant que le pouvoir décisionnel ne revienne à l'Armée
qui fut enfin débarrassée des commissaires politiques à la faveur des réformes
de l'été 1942 opérés par Staline : le pouvoir ne fut rendu concrètement à
l'Armée que cinq mois plus tard (septembre/octobre 1942), et ainsi fut sauvée Stalingrad quand pour la
première fois, un ordre de l'Armée prit le pas pour la première fois sur la
volonté du NKVD : par un ordre du commandant de la place (futur Maréchal) Tchouïkov, débarquant la
mythique 13e division de la Garde (Rodimtsev) au bon endroit
plutôt qu'ailleurs (exactement le 14 septembre 1942, voir Jean Lopez : « Stalingrad, la bataille au bord du gouffre », Economica, 2008, notamment p. 210).
De la même manière, la guerre
d'Afghanistan (1978-1988) fut imposée par le Parti communiste à l'Armée russe
qui n'en voulait pas, également à fin d'abaisser le prestige de l'Armée en
tant que potentiel facteur de changement politique dans le cadre d'un système
soviétique qui se délitait inexorablement (voir sur ce point Tatiana von Metternich : « Ma Vraie Russie », Editions Perrin,
1990).
[8] "Duty: Memoirs of a Secretary at War" (Edit. Vintage, 2015).
NDT : Robert Gates semble ici politiquement correct, mais il ne faut pas oublier que lorsque le même Robert Gates était Secrétaire à la Défense, un autre bras-de-fer a eu lieu face à Barrack Obama : l'Armée ayant sommé la Présidence de limiter le recours à l'emploi de sociétés militaires privées (SMP) et autres mercenaires de type "contractors" (contractants, cocontractants avec le Pentagone, à statut civil mais utilisé en substitution des militaires)... Le scandale ayant entouré la SMP "Blackwater" n'en fut pas la moindre des conséquences, ayant abouti à un changement de nom de la SMP (devenue "Xe" ou "Xe Services" en 2009, puis Academi en 2011, après avoir été en partie démantelée...).
Ce scandale illustre une défiance tout à
fait justifiée de la part des militaires, face au recours excessif des
mercenaires afin de contourner tous les aspects juridiques des conflits armés. De nombreuses
sources officielles ou alternatives ont remis en question les contrats
faramineux ainsi engrangés :
– «Robert Gates s'inquiète d'actions
inappropriées de Blackwater en Afghanistan» (France24, 6 mars 2010).
– « President Obama, Why Did You Pay Blackwater $70
Million in February? [Président
Obama, pourquoi avez-vous payé à Black Water 70 millions en février? ]» (AlterNet, 17 mars 2009)
– « Xe or Blackwater, U.S. still paying them [Blackwater ou Xe, les États-Unis les payent
toujours...]
» (San Diego Union-Tribune, 22 août 2009, évoquant 400 millions de contrats
malgré l'opprobre public ayant frappé la SMP en 2009)
–
« State Department Awarded Blackwater More Than
$1 Billion After Threat On Investigator’s Life » (Huffington Post,
– Il faut bien comprendre ici que les "contractors" n'ont été que des outils afin de sécuriser
d'autres contrats faramineux, exemple : « Cheney's Halliburton Made $39.5 Billion on
Iraq War [La Compagnie Halliburton de Cheney a
engrangé 39,5 milliards de dollars du fait de la guerre d'Irak ]» (By Angelo Young, International
Business Times, via Readers
Supported News, 20 Mars 2013). Voir aussi « Halliburton, KBR, and Iraq war contracting: A
history so far
[Halliburton, KBR et le recours aux cocontractants privés dans la
guerre d'Irak : une histoire jusqu'à présent] » (Politifact, 9 juin
notamment à
l'occasion de la bataille de Falloudjah (2004(« Enraged Mob in Falluja Kills 4 American
Contractors », New York Times, 31 mars 2004).
de ce bras de fer
entre l'Armée américaine et les SMP furent des procès comme celui-ci, qui
furent une conséquence de cette intervention
en sous-main de l'Armée américaine afin que les civils cessent leur guerres
illégales contournant les règles du Droit International et du Droit de la Guerre
: « Des ex-mercenaires de Blackwater condamnés à
de lourdes peines de prison» (Le
Monde.fr | 13.04.2015).
C'est
en fait par le moyen d'une alliance
informelle entre les militaires américains et les militaires russes ainsi que
leurs alliés (spécialement iraniens), que ces SMP utilisés inconsidérément sont
en train de se faire sévèrement étrillées sur le terrain, au Yemen notamment (« Le chef de Blackwater au Yémen tué »; Réseau
International, via Alahed, 11 décembre 2015) mais aussi en Ukraine (« Blackwater en Ukraine : vers un conflit
privatisé ? »(Marianne, 12 Mai 2014); « Des mercenaires américains en Ukraine », Le Figaro, 11 mai 2014)
« – Ne sont-ce pas là des mercenaires américains de Blackwater aux côtés du régime de Kiev? »
« – Non!!! Ce sont des "aides à la décision" [mot à mot des "aides afin de faire un choix"]»
« – Non!!! Ce sont des "aides à la décision" [mot à mot des "aides afin de faire un choix"]»
Ceci n'empêche pas la France
d'écouter encore aujourd'hui les sirènes anglo-saxonnes, facilitant la même
logique de destruction de son Armée au bénéfice des SMP, avec dix ans de retard et en totale méconnaissance des réelles luttes
d'influence au sein des institutions américaines sur ce sujet (« La France aussi veut
ses mercenaires, type Blackwater »; Réseau International, 4 décembre 2013).
Voir aussi concernant Robert Gates : «Robert Gates : la plus grande menace à
la sécurité nationale des Etats-Unis se trouve à Washington ! », où
l'ancien "Sec'Def'" critique vertement
les politiques va-t-en-guerre irresponsables tant de George W. Bush que de
Barack Obama, ainsi que l’attitude belliqueuse du Congrès américain (Solidarité et Progrès, 16 janvier 2014)... Plus récemment Robert Gates a évoqué
l'attitude étonnamment complaisante d'Obama « Fmr. Defense Secy: Obama Went Against Entire
Nat'l Security Team on Egypt Coup »
(Fox News Insider, [de tendances Républicaine voir néo
conservatrice], 16 mars 2016):
«
Lorsque
Barack Obama a pris ses fonctions, il a hérité d'une équipe de militaires
classe mondiale, professionnelle et endurcie au feu. Sept ans plus tard, de
nombreux experts voient les forces armées américaines comme une organisation en
lambeaux et démoralisée.
Fox News rapporte
timidité des militaires faces aux menaces émergentes, et enquête sur ce que le
Président Obama a fait avec les militaires, et ce qu'il leur a fait au final.
Bret Baier se penche sur les centaines de milliards de coupes [budgétaires], le changement social radical imposé aux troupes, et une politique étrangère qui rompt avec des décennies de tradition et nous laisse dans un monde plus dangereux que jamais.
Bret Baier se penche sur les centaines de milliards de coupes [budgétaires], le changement social radical imposé aux troupes, et une politique étrangère qui rompt avec des décennies de tradition et nous laisse dans un monde plus dangereux que jamais.
L'émission inclut
des entrevues avec les trois premiers Secrétaires à la Défense d'Obama (Robert
Gates, Leon Panetta et Chuck
Hagel) ainsi qu'avec de
nombreuses autres personnes sur le terrain, qui travaillent à garder les forces
combattantes de l'Amérique prêtes à la bataille.
Dans le clip
présenté ci-dessus, M. Gates a [tenté de] peser sur la prise de décision
d'Obama sur l'éviction de l'ancien Président égyptien Hosni
Moubarak en 2011. Le
Président [Obama] a finalement poussé au retrait immédiat de Moubarak, en dépit
de l'Armée [américaine] qui l'exhortait à la prudence :
« Littéralement toute l'équipe de la Sécurité Nationale a recommandé à
l'unanimité de manœuvrer Moubarak autrement que nous l'avons fait », a déclaré Gates, « et le Président [Obama] a préféré
les conseils de trois simples Députés "de base", sans
fonction ministérielle [backbenchers] quant à la façon de traiter Moubarak. L'un d'eux en
disant :« Monsieur le Président, vous devez être du bon côté droit de
l'histoire. » Et j'aurais dû être là à la table en disant : « Ouais, si nous
pouvions déjà comprendre cela [ce que signifie "être du bon côté de l'histoire"],
nous serions déjà fait un long bout de chemin". »
Note
CVR
: un incident qui n'est pas sans rappeler la façon dont l'action novatrice des
généraux Petraeus et McChristal avait été sabotée
en Afghanistan et en Irak.