Tryptique+remember Yorktown / réddition / Cheesapeake

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8 avril 2017

[Frappe en Syrie, 1e vidéo] Un KABUKI [Théâtre traditionneljaponais] de GUERRE vis-à vis de la CHine et de la Corée du Nord.



STEVE PIECZENIK: Un KABUKI [Théâtre traditionneljaponais] de GUERRE:

Version éditée de l’entrevue accordée par Steve Pieczenik à Infowars le 7 avril 2017, au sujet de Trump, de la frappe en Syrie, dans le cadre d’un « jeu de guerre » avec la Chine

Points évoqués par le Dr. Steve Pieczenik :
–« Kabuki [théâtre traditionnel japonais] de guerre » : Trump et son « Art d’aboutir à un accord [Art of the Deal] » : le “Doc“ [Pieczenik] décrit la scène de théâtre dramatique derrière l’attaque américaine en Syrie, et les épiphanies [compréhensions soudaines] des Présidents chinois Xi et coréen Kim Jong-Un : « Wouah ! Que s’est-il donc passé durant mon dîner appréciable avec Trump ? »
                    La Chine “vache sacrée“ !!!
                    En tout état de cause, j’espère que les néoconservateurs ne vont pas tenter de faire escalader la situation vers davantage de tension.
                    « Nous, le Peuple [We the People] » ne voulons plus d’[attentats sous] Faux Drapeaux.

Produit par INFOWARS, Dr. Steve Pieczenik & Dr. Colette Dowell pour CIRCULAR TIMES (chaîne YouTube d’événements historiques, de nouvelles informatives et éducationnelles, libre de droits à condition de citer la source). Traduction et analyse additionnelle par Jean-Maxime Corneille pour Chroniques de la Vieille République (CVR, traduction du bloc de Steve Pieczenik).

Présentation brève de Pieczenik par David Knight : Il est devenu célèbre juste avant les élections, pour nous expliquer ce qui allait se passer : c’est un coup d’état contre les mondialistes.
À présent je lui demande [à Pieczenik] s’il n’y aurait pas une sorte de « contre-Coup d’État » en cours à la Maison-Blanche [de la part de l’État Profond contre Donald Trump[1]], que pensez-vous de la situation ?

Steve Pieczenik : Il est important de comprendre deux éléments :
1 : Afin de rafraîchir votre mémoire et celle de votre audience, j’ai été impliqué dans [les débuts de cette affaire syrienne] dans le cadre de notre Renseignement Militaire, il y a quelques neuf années de cela, juste avant la guerre civile en Syrie : lorsque je suis allé en Syrie, et que Bachar al-Assad et ses hommes m’ont interrogé et m’ont ensuite permis de voyager partout dans le pays durant 18 jours. Ce qu’il en est ressorti en tant que conclusion, et dont j’en avais fait le rapport à mes contacts du Renseignement militaire, était un point très simple : Bachar al-Assad ne partirait pas. Et j’avais également travaillé [plus tôt] contre Hafez El-Assad, son père. Donc je connais bien cette situation autour d’eux Hafez El-Assad depuis Bachar al-Assad, et la communauté Alaouite qui est une communauté minoritaire en Syrie, qui domine encore un pays à majorité sunnite. Ce qu’il s’est passé par la suite, c’est que Bachar al-Assad n’a pas été très efficace dans la gestion de ce qui était réellement [initialement] une guerre de l’eau [en Syrie] et les gens de Homs et Hama sont venus, ils étaient sunnites, ils ont commencé à manifester contre la gestion de cette distribution de l’eau.
Subséquemment, ce qu’il s’est passé, c’est que notre Communauté du Renseignement, à travers la CIA et d’autres éléments de notre appareil civil, a créé Al Qaida et l’EIIL, ce dont nous avons parlé précédemment [dans d’autres entrevues].
Mais le plus important était que notre appareil militaire avait compris très clairement ce dont il s’agissait, ce dont j’avais parlé précédemment [que Bachar al-Assad ne serait pas prêt à partir]. Et ils [le Renseignement militaire] ont compris qu’il n’y aurait pas d’espoir en une solution de changement de régime[2] [dans d’autres entrevues, Pieczenik a dit et répété que jamais Bachar al-Assad n’aurait été lâché par la Russie ni par l’Iran, ni même par la Chine].

Ayant dit cela, je comprends ce qu’il se passe au sujet du général McMaster [nouveau Conseiller à la Sécurité Nationale du Président Donald Trump, nommé le 20 février 2017[3]], et aussi au sujet du Général Mattis [Sec.Def.].
 Et je pense que la chose importante dont il faut se rappeler, chez ces deux gentilshommes [McMaster et Mattis], et aussi quant à l’élément d’arrière-plan : le Président Trump a initié cette frappe juste au moment où le Président chinois Xi Jinping, était littéralement sur le pas de la porte de Mar a Lago[4]  [2e Maison Blanche du POTUS]. Et il a fait cela, et je crois que nos militaires ont fait, pour des raisons très importantes :
Il s’agissait d’un message très clair à l’adresse du Président chinois en premier lieu[5], plus que quiconque, plus que vis-à-vis du Président Russe[6] ou de l’EIIL. Un message qui signifie : « vous, Président Xi, vous avez été impliqués dans des violences durant la Révolution culturelle chinoise, vous n’aimez pas la violence, nous n’aimons pas la violence, MAIS : si vous avez une quelconque question à résoudre quant à la résolution du Président, cad. Trump, par opposition à la résolution de Obama précédemment ou de qui que ce soit d’autre, comme par exemple résoudre, laissez-moi vous rassurer [par le fait] que je vais ordonner un une frappe contre une base aérienne (qui n’est pas aussi importante que l’on pense), et cela va être fait en votre présence [à Mar a Lago]. » [7]
Je pense que le Président Xi Jinping a été absolument sonné par ce qu’il a vu et ce qu’il a réalisé [compris] : ce message, qui a été envoyé au Président Xi Jinping, a aussi été traduit au Premier Ministre-Président-PDG de la Corée-du-Nord Kim Jong-Un, qui a joué ces derniers temps avec des armes nucléaires en tant qu’un moyen de créer du levier [obtenir quelque chose] dans le cadre de négociations : notre seule négociation, assez franchement, est à travers [/à l’adresse de] la Chine : la Chine peut littéralement supprimer toute chose que la Corée-du-Nord pourrait vouloir faire.

Nos militaires ne veulent pas aller en guerre contre la Corée-du-Nord, ils ne veulent pas lancer d’actions préemptives, ils ne veulent pas aller en guerre en Syrie, nos militaires ne veulent pas suivre les néoconservateurs, mais malgré le fait que certains néoconservateurs ont fait des sorties publiques en ce sens mais ils ont été repoussés, grâce à Alex Jones, grâce à moi-même et à d’autres : Eliott Abrams n’a pas pu surfer sur la vague [d’hystérie belliciste], et tout un groupe d’autres qui auraient bien voulu le faire[8].
Mais quand nous parlons de nos généraux : quand nous parlons de McMarsters (qui a par ailleurs écrit « Dereliction of Duty [manquement au devoir]»), quand nous parlons du général Mattis : ils ont compris très clairement que la guerre n’est pas une solution à ce que sont réellement nos problèmes[9].

La solution est ce que j’appelle le « Kabuki de guerre[10] » : en d’autres termes nous allons vous montrer ce que nous sommes capables de faire, au bon moment et au bon endroit. Donc la soi-disant attaque syrienne, a réellement été menée, non pas à l’adresse de la Syrie ou bien de la Russie (les deux ont été [clairement avertis à ce sujet]) : les Russes ont compris ceci, la Turquie a été informée et chaque pays était informé : l’Arabie Saoudite, Israël et même le Président syrien Bachar al-Assad l’a compris. Mais le seul pays qui n’en ont pas été informé, ce furent le chinois Xi Jinping et le nord-coréen Kim Jung Un.
Ce que cela signifie à présent, c’est que la matrice des négociations avec le Président chinois et de Corée-du-Nord, a soudainement glissé à notre avantage : durant 20 ou 30 ans j’ai été impliqué avec la Corée-du-Nord, et très franchement ça a été frustrant : j’ai été restreint dans mes capacités à mener à un changement de régime, parce que je savais exactement comment mettre à bas la Corée-du-Nord : la plus grande peur que la Chine a, et cela a aussi été une peur pour les États-Unis durant les 30 dernières années, mais ce n’est pas du tout ma peur, c’est le fait que nous pourrions littéralement déstabiliser les frontières de la Corée-du-Nord : nous pourrions le faire militairement, nous pourrions le faire économiquement, nous pourrions le faire politiquement.
Ce que Trump a donc fait, et ce que les généraux à sa suite ont fait, c’est de dire : « regardez, nous n’allons pas nous lancer dans des affaires consistant à attaquer la Corée-du-Nord, nous n’allons pas nous lancer dans des affaires visant à déstabiliser vos frontières, mais si vous ne changez pas votre comportement, nous pouvons vous assurer que nous avons la puissance de volonté pour faire quoi que ce soit qui pourrait être nécessaire, afin d’inculquer et d’exécuter toute action dont nous pourrions avoir besoin ».

Donc en effet : tout ce scénario n’a jamais vraiment été réalisé pour [à l’adresse de] la Syrie ou du Moyen-Orient : nous ne sommes pas [en fait « nous ne sommes plus »] intéressés dans les affaires moyen-orientales, assez franchement nous [les États-Unis] sommes en train de disparaître du Moyen-Orient, quand bien même nous envoyons quelques soldats pour en finir le travail arak à Raqqa et Mossoul. Mais pour la plus grande partie, nous avons glissé [fait glisser nos préoccupations stratégiques] vers l’Asie et la Chine du Sud : c’est en fait ce que j’ai écrit il y a déjà 20 ans au sujet de l’archipel des Spartley[11].
Et d’une certaine manière, nous avons à regarder tout ceci comme une façon intelligente [Realpolitik] d’orienter les débats et la façon dont un arrangement peut être atteint. En d’autres termes, tout le monde avait les yeux braqués sur la Syrie, tandis que dans le même temps je regardai Kim Jong-Un et Xi Jing-Ping.

À présent quant au Président chinois Xi Jing-Ping : il n’est pas si intelligent que cela : il n’est pas un seigneur de guerre, il est un gentilhomme qui a perdu son père par humiliation de Mao Tsé toung, et qui comprend ce qu’est le combat, il comprend ce que signifie le fait d’être battu [au sens : bastonné] : il comprend que nous pouvons ruiner l’économie à volonté[12], que nous pouvons détruire leurs capacités en termes de ressources en eau en ciblant ses infrastructures, mais il ne veut pas ça.
De leur côté, les Chinois ont maintenu leur complexe de l’empire du Milieu, ce qui signifie que « nous ne pouvons rien faire de mal » [en Chine], et vous [à l’extérieur] êtes les paysans [ou les barbares], les “Guówài“ [étrangers], qui doivent venir à nous.
Or ce que le Président Trump a fait, c’est qu’il a retourné la table [des négociations], psychologiquement, en disant : « vous savez quoi ? À présent nous allons négocier, et laissez-moi comprendre ce que vous avez compris au terme de mon action ».
Et il a fait cela [à l’occasion de la réception du Président Xi JinPing à Mar o Lago], sous la forme d’un scénario qui est totalement inapproprié en tant que scénario de guerre : c’était un beau banquet avec des belles femmes et du vin et tout ce qui peut être servi aux riches. Mais dans le même temps le point été marqué [par les États-Unis], et le Président Xi Jinping l’a compris très vite, de même que tous ses généraux [chinois] : il ne s’agissait pas uniquement d’un moment pour jouer avec ce Président [Trump] ou ce pays [les États-Unis][13].

[question de David Knight au sujet de Tillerson et de ses déclarations quant aux possibilités d’un changement de régime en Syrie[14] :]
SP :je ne le connais pas particulièrement [Tillerson], je sais qu’il a été recommandé par James Baker [III, pour lequel a travaillé Pieczenik] et Condolleza Rice [connexion pétrolière]. Je pense que M. Tillerson est assez intelligent pour savoir qu’il n’a jamais été impliqué dans les affaires de changement de régime, mais qu’il a été impliqué avant tout dans les relations d’affaires [Business to Business – BtoB].
Je pense qu’il a joué à fond l’orchestration, faisant comme si nous étions réellement en train de penser à un changement de régime [en Syrie], mais en fait que nous ne sommes pas dans cette optique/intention : il n’y a personne au sein de cette Administration qui a en fait mené [sur le terrain] des changements de régime. Je n’en connais aucun qui ai été impliqué dans ce genre d’affaire de changement de régime. Ce n’est pas une administration comme celle-là qui pourrait s’engager dans des changements de régime. Et [même] un changement de régime ne signifie pas que vous pouvez aller en guerre et vous débarrassez d’un Bachar al-Assad[15] : cela ne va simplement pas se passer. Parce qu’il [Bachar al-Assad] contrôle premièrement 60 à 70 % du pays, il y a une zone qui s’appelle Lattaquié, et si vous avez été dans cette zone comme je l’ai été [par le passé] : ce n’est pas uniquement que les femmes sont belles mais il y a des panneaux partout dans la zone qui disent : « ne portez pas de foulard [islamique] » [comprendre : extrémisme musulman/wahhabite interdit][16].
Et en ce sens la zone alaouite est sûre, et Assad va rester en place jusqu’à ce qu’il existe une sorte d’agrément/accord tripartite [ou multilatéral] impliquant la Russie, la Turquie, l’Iran et nous-mêmes [les États-Unis], afin de changer littéralement le gouvernement en place, et la Syrie elle-même peut le faire pacifiquement aussi longtemps que nous pouvons faire des réparations, et alors la Turquie, malgré Erdogan…

David Knight : Donc vos commentaires au sujet de la Syrie et au sujet de ce que vous voyez se passer dans la Maison-Blanche de Trump, la révolution des politiques qui y sont conçues…

SP [récapitule] : premièrement, en Syrie il n’y aura pas de changement de régime. Quand nous annonçons un “changement de régime“, cela signifie que nous ne pouvons pas le faire. Quand j’ai été impliqué dans le changement de régime en Union soviétique, ils les soviétiques] ne savaient pas ce qui était en train de se passer, cela se déroulait sous les Administrations Nixon et Reagan, nous les avons mis à bas de façon tout à fait calme et discrète.
Ce qu’il se passe au sein de la Maison-Blanche, c’est que le général McMaster (j’ai travaillé avec lui sur la série des Tom Clancy) est un guerrier chercheur [scholar warrior] sérieux, et il a compris tout de suite que Steve Bannon n’était pas [assez] discret et capable de traiter sur des problèmes de stratégie et tactique. Il [Steve Bannon] a été dans la Marine et j’ai un plein respect pour ce qu’il y a fait, mais les enjeux de sécurité nationale étaient excessivement importants et doivent appartenir en tant que tels, sui generis [ici : “par nature“], à lui [McMasters][17].
Un autre élément que McMaster a fait, et ça n’a pas été très couvert [par la presse], c’est une femme nommée McFarland[18] qui a été également viré. Or ce que j’en sais, je connaissais son existence (même si je ne la connaissais pas personnellement) depuis l’Administration Nixon : ce n’était pas une grande analyste et n’était pas bien considérée, et McMaster a agi à bon droit en la déchargeant de ses fonctions.

Donc en fait, ce que McMaster est en train de faire, c’est de solidifier sa base et d’amener au Gouvernement des opérationnels professionnels. Une dernière personne qui devrait par exemple être virée, ce serait un gentilhomme nommé Ezra Cohen-Watnick² : un ami de Jared Kushner, qui n’a aucune expérience en quoi que ce soit, un gars juif qui a été diplômé d’une université de Pennsylvanie et qui est à présent à la tête du Renseignement [Senior Director for Intelligence au Conseil de Sécurité Nationale] : ceci n’est simplement pas acceptable. J’ai travaillé avec et contre la CIA mais j’ai un respect pour la l’histoire de la CIA et celle de notre Communauté du Renseignement (17 unités différentes), mais cet homme [Ezra] Cohen[-Watnick] n’a aucune expérience pas plus que Jared Kushner, et ces individus ne devraient pas être impliqués dans des affaires étrangères, ou laissés seuls avec des enjeux domestiques. Je connais Jared Kushner et son building au n°666 de la 5e Avenue [New-York] : il est en banqueroute et donc je pense que son temps devrait être passé à trouver une hypothèque sur son building, et non pas à la Maison-Blanche. C’est mon opinion[19].

Pourtant, je suis totalement favorable à ce que McMaster a fait, je regarde favorablement le fait que Bannon soit relégué à un rôle secondaire, afin de contrôler son narcissisme et il le sait, c’est ce que fait Trump [à l’encontre de Bannon].
Trump doit le faire, mais il doit surtout se concentrer sur ses accomplissements à venir : nous sommes toujours en attente d’un projet d’infrastructure [de remise à niveau des infrastructures intérieures américaines] à 1000 milliards de dollars[20] ; je n’ai pas été impressionné par la loi médicale qui a [laborieusement] été poussée [au Congrès], aucun membre du parti Républicain ne m’a impressionné, incluant Rand Paul, parce que personne n’avait lu ladite loi, et personne n’a compris de quoi il s’agissait réellement[21].

DN : et [pour les électeurs de Trump déçus par toute cette histoire de frappe en Syrie, après cet échec législatif] comment vous adresseriez-vous à la base électorale de Trump mécontente ?

SP : c’est ce que je suis en train de faire en ce moment même dans votre émission : ce que je dis c’est « voyons voir ce qu’il va se passer ». Pour faire simple, il [cette frappe en Syrie] ne s’agit pas de l’initiation d’une guerre, et la raison en est très simple : je n’ai rien à faire de Eliott Abrams, je l’ai connu, je les ai stoppés [les néoconservateurs] dans leur élan [tentative de retour au sein de l’Administration de Trump, j’ai aussi stoppé John Bolton [et les autres néoconservateurs][22].
Objectivement, sur ces deux-là [Eliott Abrams, John Bolton] que j’ai connus au gré de quatre Administrations différentes : ils ont évité le service militaire, ils ne peuvent [veulent] pas servir nos militaires. Eliott Abrams vient de l’aile gauche, une famille trotskiste[23] ; John Bolton a admis qu’il ne voulait pas aller en guerre parce que il pourrait être tué dans les rizières, dont je ne les prend pas au sérieux : ils sont la deuxième ligne de défense [seconds couteaux] des horreurs perpétrées par les néoconservateurs [implicitement : le 11 Septembre 2001]. Ils n’ont rien de pertinent, pas plus qu’Hillary ou aucun autre Démocrate.
Ce qui est pertinent, c’est ce que vous commencez à voir et non pas nécessairement ici. Et ce que Trump est en train de faire, c’est de réunir les conditions pour une négociation dans les règles de l’art : vous devez revenir à son lire (« The Art of the Deal ») pour comprendre tout ceci. Il comprend que beaucoup de choses qu’il va devoir faire, ne peuvent pas être expliquées [en temps réel] au public, alors « je vais frapper la Syrie afin d’impressionner la Chine, et afin que la Chine impressionne la Corée-du-Nord », et je ne pense pas que la plus grande partie de la Presse comprendra ceci. Je pense que votre audience comprendra, je pense que vous comprenez vous-même [David Knight] tout comme Alex Jones, mais si d’une façon ou d’une autre il était un « faucon de guerre » [belliciste], je serais le premier à prendre position contre lui, à vos côtés et avec la base entière [des électeurs de Trump].

Mais il y a un point particulier ici : nous avons un axiome au sein de la communauté du renseignement, qui signifie que « il n’y a pas d’accident » [si quelque chose arrive, c’est que ça a été prévu] : quand vous voyez le président chinois Xi Jin-ping s’assoir littéralement à côté de Trump, tandis que au même moment une frappe aérienne en Syrie, elle n’est pas relative à la Syrie, mais elle est plutôt relative à ce président de la Chine.
Parce que la Chine est notre préoccupation primaire pour les 20 années à venir, alors qu’en fait, nous nous désengageant du Moyen-Orient, par la grâce de gens comme Eliott Abrams, Hillary Clinton, les Obama et les Bush Jr qui nous ont amené dans cette galère. Trump donc va tenter de nous sortir de cette galère, et nos militaires vont vouloir faire pareil avec lui : pas nécessairement notre CIA mais nos militaires vont nous sortir de cette galère, et faire glisser nos préoccupations vers la mer de Chine du Sud.
Et c’est pour cela que je dis à notre audience : si j’ai tort, je vais être surpris mais je vais admettre que j’avais tort. Mais à ce point-là, je ne crois pas que j’aie tort, je ne pense en aucun cas que ce que Trump a fait représentait un acte de guerre actif [avec une intention de guerre de haute intensité] : il s’agit plutôt d’un symbole, celui d’une frappe et d’un avertissement de type « guerre Kabuki » face à l’Asie : « ceci pourrait se passer en Asie, si vous ne prêtez pas attention et si vous ne prenez pas compte de certaines de nos préoccupations » : la Corée-du-Nord est une menace plus grande aujourd’hui qu’il y a 20 ans, et j’ai travaillé contre les Coréens du Nord, j’ai travaillé contre le grand-père de Kim Jung Un, contre son père et à présent contre lui. Et si je me voyais donner la pleine autorité afin de démonter [take apart] la Corée-du-Nord, nos militaires savent ce dont j’ai été capable de faire [en termes d’opération psychologique et de “guerre spéciale“], les Coréens et les Chinois le savent aussi.
[Pour exemple] Je suis allé en Chine il y a quelques années : ils m’ont demandé si j’allais tenter de les mettre à bas, j’ai dit non : je ne suis pas actuellement dans les affaires de changement de régime ; bien sûr ils savaient qu’il s’agissait d’un mensonge[24]. J’aurais pu facilement travailler dans des affaires consistant à mettre la Chine communiste à bas, parce qu’ils ont des problèmes d’eau, infrastructure et de communisme capitalisme, toute une gamme de problèmes culturels en conflit, sont faciles à manipuler à l’époque moderne.
Mais à présent, pour l’instant, prêtez attention à ce qui n’est pas dit et ce en quoi consiste l’art de négocier [« The art of the Deal », référence au livre de Trump] consiste, car c’est ce dont il s’agit avec Trump. Les autres personnes de la Maison-Blanche, c’est presque secondaire. Quand vous entendez le bruit/son, ce n’est pas là que doit être cherché le bang/départ de coup : le départ de coup, c’est là que vous n’entendez pas le son[25]

DN : donc ce que vous voulez dire, c’est que dans cet « art de négocier », il s’est agi avant tout d’un message à la Chine, en tout cas de votre point de vue. Une perspective très intéressante et nous vous remercions…

SP : merci David et remerciez votre audience…




[1] Sur l’Etat Profond, lire Peter Dale Scott, « L'État profond américain » (Editions Demi-lune, 2015) ; également le nouveau livre de Thierry mais sans : « Sous nos yeux : l'effroyable imposture des « Printemps Arabes - du 11 septembre [2001] à Donald Trump » (Editions Demi-lune, 2017).
[2] Dans d’autres entrevues,
[7] Déceler les stratégies d'influence dans ses différentes publications américaines : « Trump-Xi summit overshadowed by US strike on Syria » (CNN, 7 avril 2017) ; « Trump warns Xi that US prepared to act alone on North Korea » (Financial Times, 8 avril 2017) ; Ici le Japan Times (7 avril 2017) : « Airstrike in Syria Overshadows Meeting Between Trump and Xi » ; analyse bien bien vue ici : « Trump's 'cordial' meeting with Xi overshadowed by US Syria strike » (American Thinker, 7 avril 2017)…
[9] Idem :« U.S. Sends Aircraft Carrier Group Toward Korean Peninsula  - Show of force amid speculation that North Korea may try another weapons test in coming days » (NYT, 9 avril 2017) ; « Syria attack is Trump’s way of saying to North Korea: 'When I make a threat, I am serious' » (CNBC, 7-4-17) : Trump a voulu frapper du poing sur la table afin de se différencier d'Obama.

[10] « Kabuki of war » : le Kabuki étant une forme de théâtre traditionnel japonais. Voir « Le théâtre Kabuki » (UNESCO).

[12] Voir les articles notamment de William Engdahl à ce sujet, notamment : «Le Talon d'Achille de la Chine est sa chance en or » (14 Octobre, 2015). 
[19] Sur les « fuites » à Devin Nunes : « Ezra Cohen-Watnick: 5 Fast Facts You Need to Know » (Heavy, 30-3-17) ; « 2 white house officials helped give nunes intelligence reports [les deux officiels de la Maison-Blanche qui ont aidé à donner des rapports du renseignement à Devin Nunes]» (NYT, 30-3-17) : Ezra Cohen-Watnick et Michael Ellis ; « All That White House Drama Might Be Sexy, But It's Beside The Point » (NPR, 6-4-17) ; « Meet Ezra Cohen-Watnick, the 30-year-old Jewish Trump Aide at the Heart of the Wiretapping Scandal » : proche de Bannon et Kushner, Ezra Cohen-Watnick est connu pour tenir des vues bellicistes contre l’Iran, et il est dit être l’une des [deux] sources qui ont fait fuite et de l’information vers Nunes » (Haaretez, 2-4-17). « Jared Kushner is now tasked with solving the opioid crisis as well as Middle East peace - An expert isn’t sure the plan adds up » (Vox, 28-3-17) ; « Jared Kushner and the White-Haired Mystic Whose Dad ‘Got a Ride’ From a Dead Sage » (Forward, 29-1-17).
[21] Sur ce fiasco, voir : « Le gros bobo de Trump ! (échec à abroger/remplacer l'Obamacare) » (Pieczneik/CVR, 28 mars 2017).
[23] Rappr : « La génération soit 68 au service de la mondialisation : la grande trahison » (Morad el Hattab, Philippe Jumel, Roger Bensadoun, Édit : Biblieurope D. Reinharc, 2008).
[24] Pas absurde : les dessous du « précédent » de Tian'anmen sont notamment racontés dans « Full Spectrum Dominance » (William Engdahl, 2008, à traduire en français). Rappeler également que les différentes révolutions à coloration communiste, ayant abouti finalement sur la victoire de Mao Tsé toung, ont eu des causes qui sont à chercher dans l'internationalisme financier anglo-américain (basé à la City de Londres et à Wall Street, New York), bien plus que dans des dynamiques restrictivement chinoises…
[25] Métaphore militaire tout à fait applicable au monde de l'information, des médias comme du Renseignement : un projectile supersonique arrive sur son objectif avant même que le son du départ de coup ne soit entendu, seul le bang ou le “clac“ supersonique est entendu, le bruit du départ de coup ne venant qu’ensuite, donc trop tard pour repérer le départ de coup. Il s'agit donc ici de comprendre l'intention sous-jacente, avant de n'en juger que les conséquences médiatiques.