Mattis! Des Bombes plutôt que des Cerveaux !
Des bombes pour des cerveaux !
Ou pourquoi nous [les États-Unis]
perdons toujours toutes les guerres [dans lesquelles les États-Unis sont
impliqués]…
Le 12 avril 2017, le Département de
la Défense [DOD] a largué une bombe de plus de 10 tonnes contre les tunnels de
l’EIIL dans la province de Nanghar, Afghanistan.
Cette bombe est officiellement
appelée “MOAB“
[Massive Ordinance Air Blast - Bombe à effet de souffle (thermobarique) d'artillerie]”, connue sous son surnom informel « Mère de toutes les bombes » [“Mother of All Bombs - MOAB], et a été
utilisée dans le cadre d’une guerre durant depuis 15 ans en Afghanistan.
Une fois encore, je maintiens que
pas plus nos généraux, amiraux, civils au sein de l’Air Force, de la Navy ou de
l’Armée US, incluant le Sec. Def. James Mattis¸ n’ont une quelconque idée de
comment défaire ce qui ne représente rien d’autre que des cafards se terrant
sous la terre en Irak, en Syrie ou en Afghanistan. Nos chefs de toutes les branches ont montré un constant manque
d’intelligence, d’efficacité et une pauvreté majeure de gravitas [dignité, sérieux et solemnité de manière] intellectuelle.
C’est particulièrement vrai de notre
“Chien Fou“ qui se décrit lui-même
comme “Moine-Guerrier“, l’ancien Général
des Marines James
Mattis. Si Mattis ou McMaster avait réellement étudié les résultats des bombardements
aériens durant la Deuxième Guerre mondiale sur l’Allemagne, ils auraient appris
une simple mais puissante leçon. Les
bombardements aériens, incluant les
bombes massives et la saturation, ne marchent pas ! En fait, il
fut découvert par le Général LeMay et
Robert MacNamara, que ce type de bombardement augmentait la résistance ennemie
en Allemagne.
Cette bombe MOAB, à un rayon
d’effets [theromobarique] de 300 mètres. On a utilisé des méthodes similaires au
Vietnam, afin de nettoyer les champs de mines, puis [elles furent signalées] en
Irak afin d’instiller la peur chez nos ennemis[1].
Quand elle fut développée, ce véhicule explosif inutile fut vanté comme la
« plus puissante arme non nucléaire
jamais conçue » [voir Wikipedia].
Cette “Mère de toutes les bombes“ est donc supposée avoir un effet psychologique majeur : intimider l’ennemi, et finalement
le convaincre de se retirer du champ de bataille ou bien se rendre. C’est un non-sens absolu !
Cette bombe inutile nous a coûté des
milliards de dollars, à nous contribuables américains. Elle a été créée par Albert
L. Weimorts, de l’Usine de Munitions de l’Armée [Army Ammunition Plant] de McAlester (Oklahom) en 2003, au soutien
de la stratégie stratégie vouée à l’échec de “choc et effroi [shock and awe]“ durant la guerre d’Irak.
Aucune puissance de feu totale d’une quelconque nouvelle bombe, ne va faire
quoi que ce soit pour faire reculer les groupes de l’EIIL, des talibans ou d’Al
Qaïda qui furent chacun créés par la
CIA ou le RM (Renseignement
Militaire [MI – Military Intelligence]),
d’aucun endroit où ils ont été financés
et approvisionnés par nous-mêmes,
ou par les saoudiens, les Jordaniens et
par notre meilleur allié au
Moyen-Orient : Israël.
Nous devons mettre un terme à cette farce consistant à mener bataille
contre nos propres créations, à laquelle nous assistons encore et encore. Il semble qu’aucun de nos dirigeants civils ou militaires n’ait le
courage ou la matière grise requise, afin de dire halte à cette “guerre contre la terreur [war on terror]“
qui est un non-sens, et qui fut initiée par Bush Jr et Dick Cheney à l’a dit en
septembre 2001.
Car si quelqu’un examine de plus
près les antécédents de nos deux faux généraux hautement décorés, Mattis et McMaster, il découvrira
qu’ils ont tous les deux vraiment été des parties prenantes dans la collusion
militaire avec le Gouvernement néoconservateur aux États-Unis depuis le 11
septembre 2001. Ces deux hommes ont été très impatients de s’engager en
Irak, et de combattre durant cette guerre inutile et très mal pensée. Malgré un
“placard“ de rubans, médailles et autres non-sens pour des actes qui n’ont pas
plus amené la paix que la sécurité là-bas, chacun
de ces deux généraux en fait ce
qu’ils savent le mieux faire : FUBAR ! Le merdier au-delà de
toute expression ![2]
Il y a une raison pour laquelle j’ai
refusé d’accepter ce genre de promotion lorsque j’étais Assistant
Sous-secrétaire d’État [DAS – Deputy
Assistant Secretary] au Département d’État : ça n’a aucun sens à mes
yeux ! À la différence des sycophantes
militaires qui ont besoin d’avoir une vie régimentaire, afin de ne pas
souffrir de la “crise de la cinquantaine“, “à la Mattis“, j’ai décidé comme la
plupart des entrepreneurs Américains, d’en sortir et de bâtir moi-même mes
fortunes et infortunes[3].
Il n’est pas un accident que notre Général quatre étoiles du Corps des
Marines James Mattis, qui a pris sa
retraite en 2012, ait pu recevoir plus
d’un million de dollars tiré des 30 milliards de dollars que General Dynamics engrange, au gré de la foire des contrats
du DOD (Département de la Défense américain). Voilà en effet comment
Mattis, notre risque preneur de risques
“en or“ et chef sagace[4], a engrangé sa
valeur nette en multimillions de dollars durant les cinq dernières années
(« Donald Trump Pentagon
Pick Mattis Made Nearly $1,000,000 On Board Of Defense Contractor », International
Business Times, 12/02/16) :
·
Mattis a
reçu $594,369 en espèces,
·
Mattis s’est
vu gratifier de plus de $900,000 en actions de General Dynamics.
Le DOD fournit ainsi, grâce à Mattis et à d’autres généraux “à la retraite“
ne prenant pas le moindre risque, plus
de 250 milliards de dollars de dépenses auprès de cocontractants militaires
privés.
Mattis était pourtant l’un des
penseurs les plus indépendants qui sont sortis diplômés du National War College [L’Ecole de Guerre des États-Unis], où j’ai
enseigné à l’occasion. Il a fait la déclaration suivante devant le Congrès en
2015 : « aucun ennemi sur le champ
de bataille ne peut semer un désastre sur notre sécurité aussi grand que les
coupes de budgets insensées [non réfléchies] n’en causent »[5].
Ceci dit, ce n’est pas le plus
pitoyable tapinage [pandering[6]] qu’a commis notre ex- Général Mattis. En voilà un autre pour les fins
connaisseurs :
« Mattis a également mélangé les
intérêts affairistes avec sa carrière militaire. Des courriels rendus publics
par le Washington Post vendredi montrent qu’en 2012, l’année où Matis a quitté
la carrière militaire, il est intervenu personnellement afin d’aider le test de
sang controversé de la Compagnie Theranos, afin de sécuriser son approbation pour
des tests dans le domaine militaire ».
« Toute arme qui est fabriquée, tous vaisseaux de guerre qui est lancée,
toute fusée qui étirait signifie, au final, un vol de ceux qui ont faim et ne
sont pas nourris, de ceux qui ont froid et ne sont pas vêtus… ce monde en armes
ne dépense pas seulement de l’argent, mais dépense aussi la sueur de ses
laboureurs, le génie de ses scientifiques, l’espoir de ses enfants »
Dwight D. Eisenhower.
Mattis est même allé plus loin dans
ce conflit d’intérêt, en ayant rejoint le Conseil de cette Compagnie hautement
corrompue, Theranos, qui a fini par faire banqueroute pour avoir créé des
produits qui n’ont jamais existé (IBT, 12/02/16, ibid)[7].
Mattis, pas fou, s’est débarrassé de
ses actions General Dynamic ayant
triplé de valeur, à la faveur de la fenêtre juridique créée pour nos militaires, tout en reportant l’imposition de ses
gains en capitaux tandis qu’il vendait les actions afin de de se mettre en conformité
avec les lois relatives aux conflits d’intérêts.
Malheureusement, contrairement à ses héros, les Généraux Eisenhower et George
Marshal, Mattis ne gagnera jamais de guerre. Tristement, il a terni sa propre
réputation, celle de nos militaires, pour quelques vilains shekels[8].
J’ai certainement moi aussi commis une faute sérieuse en pensant avec
impatience que Trump, McMaster et Mattis tiendrait leurs promesses envers le
public Américain, sur le fait de ne
pas s’engager dans de nouvelles guerres inutiles à l’étranger. Je suis
au regret de devoir dire que j’étais vraiment dans l’erreur !
Le POTUS Ronald Reagan a déclaré en son temps ce qui demeure vrai aujourd’hui :
« Nous sommes en plus grand
danger aujourd’hui que nous ne l’étions après Pearl Harbor. Nos militaires sont
absolument incapables de défendre ce pays »[9]
Additif
CVR :
1-
Sur
la comparaison entre complexe militaro-industriel américain et complexe
militaro-industriel russe, voir quant à l’élément fondamental de sa privatisation
États-Unis, avec toutes les conséquences induites : « Média US: les
armes russes plus compétitives que les systèmes américains » (Sputnik,
25.07.2015) ; et surtout « Comparaison Russie – US :
le rapport coût / efficacité dans l’armement est ridicule »
(William Engdahl,
31 octobre 2016, Le Saker via CVR).
2-
Rapprocher
de la conclusion de l’excellent documentaire « Why we Fight » (2005) rappelée
ici : « [Zerohedge] Les "élites" de la politique
étrangère américaine attendent avec impatience l’expansion des guerres
extérieures d'Hillary Clinton + "Why we fight?" »
(CVR, 21 octobre 2016) :
Chalimer
Johnson (mort en 2010) :
« Aujourd’hui, je voudrais que les américains comprennent que le prix de la liberté est une vigilance
éternelle, et que nous n’avons pas été assez vigilants depuis que
Dwight Eisenhower a lancé sa mise en garde en 1961 « contre les dangers de
la puissance tentaculaire et non autorisée » du CMI.
Nous ne devons prendre /considérer rien comme définitivement
acquis : seuls des citoyens vigilants et bien informés, peuvent imposer le
bon tissage/équilibre/adéquation entre la machine industrialo-militaire de la
défense et nos objectifs de paix. Donc
faisons en sorte que la sécurité et la liberté puisse toutes deux prospérer
ensemble »
« Après 20 ans de carrière militaire, on est conditionnés à
toujours respecter l’autorité et à jouer le jeu au sein de l’équipe. Quand la
guerre a commencé en Iraq, j’ai amorcé un tournant : mes propres valeurs
s’opposaient à celles de ma fonction d’officier. Je devais me retirer (prendre
ma retraite), alors pourquoi nous battons nous ? Je crois qu’on se bat parce que trop de gens n’osent
pas dire « je refuse de faire ça ».
[2] FUBAR, acronyme militaire
hérité de la Seconde Guerre mondiale : « fucked up beyond all
(ou any) recognition » [foutu au-delà de toute reconnaissance/expression]. Aussi
utilisé dans l'informatique : fucked up beyond any repair [foutu
au-delà de toute réparation].
[3]
NDT : Pieczenik en marge de sa carrière, a en effet été un un entrepreneur
dans plusieurs domaines.
[4]
NDT : « sterling risk taker and sagacious leader », “sterling“
se traduisant ici exactement comme “en
or“, héritage de la langue anglo-américaine tirée de l'époque où la livre
sterling était “as good as gold“,
d’autant de valeur que l’or lui-même (convertible, avant la première guerre
mondiale). Voir sur ce point William Engdahl, « Pétrole, une guerre d'un siècle » (éditions Jean Cyrille
Godefroy, chapitre 1 et 2).
[5] “No
foe in the field can wreak such havoc on our security that mindless
sequestration is achieving” : « Obama budget proposal would boost spending
beyond ‘sequestration’ caps » (Washington Post, 29 janvier
2015).
[6] NDT : “Pandering“ : terme issu proxénétisme à la base. En termes de qualité individuelle,
il s'agit d'être capable d’entregent, pour le dire de façon pudique : être
capable de "jouer des coudes » comme un
entremetteur/souteneur/proxénète. Termes associés notablement avec la
politique : il s'agit de la capacité à exprimer ses
vues en accord avec les préférences du groupe auquel on tente de faire appel, à
plaire dans l'idée d'obtenir un soutien en termes d'argent ou de vote,
indépendamment des valeurs personnelles de celui qui cherche à plaire. Pourrait
se traduire par “flagornerie politique/populiste“ (vers l’électorat), ou
“prostitution électorale“ (vers les soutiens, sponsors, lobbies/groupes
d’influence pour récolter des sponsors qui sont nécessaires au financement
des campagnes électorales États-Unis, induisant au final un système tout à fait
vérolé). Voir : « [Entrevue
Pieczenik - Alex Jones, Infowars] La République Américaine a été restaurée »
(CVR, 3 janvier 2017).
[7]
NDT : sur Theranos, voir W. Engdahl : « Trump
est-il l’homme de (sous-)main d’ Henry A. Kissinger & Cie? » (CVR,
7 janvier 2017).
[8] NDT : sur la
comparaison entre complexe militaro-industriel américain et complexe
militaro-industriel russe, voir l’élément fondamental de sa privatisation
États-Unis, avec toutes les conséquences induites : « Comparaison Russie – US :
le rapport coût / efficacité dans l’armement est ridicule »
(William Engdahl,
31 octobre 2016, Le Saker via CVR).
[9] « We’re in greater danger today than
we were the day after Pearl Harbor. Our military is absolutely incapable of
defending this country. » (New York
Magazine, 21 juil. 1980, p.18).