Article évoqué comme source par S. Pieczenik : « A Mysterious Death Raises Questions in
Russia [une mort mystérieuse soulève des questions en Russie]»
(Stratfor, 6 janvier 2016).
« A Mysterious Death Raises Questions in
Russia [une mort mystérieuse soulève des questions en Russie]»
(Stratfor, 6 janvier 2016).
Traduction :
Les intrigues au
sein du Kremlin ont été relancées lundi après le décès inexplicable du chef du
Service de Renseignement militaire de la Russie, Igor Sergun. Sergun était un personnage relativement inconnu du grand
public, ayant gardé un profil très bas durant ses 30 années de carrière, malgré
le fait que son poste à la tête de la Direction Générale des Renseignements (GRU)
de l’État-Major des forces armées de la Fédération de Russie, ait fait de lui
l'un des personnages les plus puissants de la sécurité russe.
Sergun
est arrivé à ce poste en 2011, à une époque où les positions du GRU étaient
attaquées par le Service fédéral de Sécurité de la Fédération de Russie [FSB]
ainsi que par le Service de Renseignement Extérieur [SVR],
qui tentaient tous deux de prendre le contrôle, ou du moins de regagner en
influence, sur les opérations de renseignement aux frontières de la Russie.
Sergun fut cependant capable de consolider le GRU, fortifiant les positions du
Renseignement Militaire au sein des factions des Forces de sécurité russes.
Différents Services
de Sécurité de Russie ont longtemps rivalisé les uns avec les autres pour le
pouvoir[1].
Même si le Président russe Vladimir Poutine a servi au sein du FSB (connu à
l'époque soviétique comme le KGB, [le SVR y était alors intégré en tant que
Premier directorat du KGB]), il n'a pas toujours laissé l'Agence faire son
chemin toute seule au sein des institutions.
Poutine
a en effet essayé de garder un équilibre entre les différents Services : un
exploit difficile dans un monde d'intrigues et d'espionnage. Cet équilibre a
été cependant rompu durant les deux dernières années, principalement en raison
des événements en Ukraine. L'incapacité
de Moscou à anticiper le renversement du président ukrainien Viktor
Ianoukovitch et l'installation d'un gouvernement pro-occidental à Kiev en début
2014, est largement retombée sur le FSB. Il fut rapporté que le Service
aurait alors été restructurée vers la mi-2014, et le GRU a alors gagné
davantage de la responsabilités dans le Renseignement à l'intérieur de
l'Ukraine (une humiliation pour le FSB).
Le GRU et le FSB
ont ensuite lutté l'un avec l'autre durant le reste de l'année 2014 et toute
l'année 2015, pour le contrôle du renseignement de terrain en Ukraine. Les
preuves d'une lutte dans les coulisses ont pu être observées à travers la
rotation des dirigeants séparatistes pro-russes dans l'Ukraine de l'est, et
dans des rapports sporadiques provenant du Renseignement ukrainien.
Cependant les
problèmes récents du FSB s'étendent au-delà de l'Ukraine. Le service de
sécurité a combattu pour maintenir ses positions en Russie, particulièrement en
Tchétchénie, et afin de conserver l'un de ses atouts les plus lucratifs,
Rosneft, financièrement à flot. Les problèmes du FSB pourraient être connectés
à la
mystérieuse disparition de Poutine en mars 2015, et à l'assassinat
connexe du dirigeant de l'opposition Boris Nemtsov.
Les
récents développements fournissent bien peu de détails
sur l'état actuel de cet lutte de pouvoir. Il ya quatre mois, des rumeurs ont circulé
dans les médias russes que l'un des plus grands bailleurs de fonds du GRU, Vladislav
Sourkov, a de nouveau perdu le "portefeuille" de [/la gestion de] l'Ukraine. Sourkov, aux
côtés Sergun, avait été un
artisan de la mise en œuvre d'une stratégie dite de guerre "hybride"
de la Russie en Ukraine orientale,
et dans la coordination des dirigeants séparatistes tout au long de
l'année. Au cours du week-end
dernier, une source du Renseignement
ukrainien a affirmé que le FSB était de retour dans
l'Est de l'Ukraine en travaillant avec les dirigeants séparatistes. Ceci pourrait
indiquer un renforcement de la
position de la FSB.
Dans
ce contexte, la mort inattendue du patron de l'un des
plus grands rivaux du FSB, soulève un certain nombre de questions.
La première concerne
les circonstances de la mort de Sergun.
Le Gouvernement russe a déclaré qu'il
s'agissait d'une crise cardiaque à Moscou, le 4
janvier ; mais une source Stratfor
a entendu un rapport
selon lequel il est en fait décédé le jour du Nouvel An [à Beyrouth,] au Liban[2].
Si le rapport selon
lequel il serait mort au Liban devait s'avérer vrai, il soulève des questions au sujet de ce que
Sergun faisait dans
un pays qui est un foyer pour les
Services de Renseignement du monde
entier, et pourquoi le Kremlin couvrirait
alors de cette façon sa mort à
l'étranger.
Une deuxième question est de savoir si les opérations russes en Ukraine vont changer. Sergun aurait donc été l'un des concepteurs de cette stratégie hybride de guerre de la Russie, mais le FSB pourrait continuer avec la même stratégie. Il est également peu clair, de savoir si le FSB et les militaires russes seraient en mesure de continuer à coordonner leur action dans l'Est de l'Ukraine, si l'unité de Renseignement de l'Armée russe [GRU] est affaiblie ou se désagrège.
Une deuxième question est de savoir si les opérations russes en Ukraine vont changer. Sergun aurait donc été l'un des concepteurs de cette stratégie hybride de guerre de la Russie, mais le FSB pourrait continuer avec la même stratégie. Il est également peu clair, de savoir si le FSB et les militaires russes seraient en mesure de continuer à coordonner leur action dans l'Est de l'Ukraine, si l'unité de Renseignement de l'Armée russe [GRU] est affaiblie ou se désagrège.
De plus,
demeurent la question de savoir si le GRU peut rester unifié sous l'égide d'un
nouveau dirigeant, particulièrement dans un contexte où les autres Services de
Renseignement tentent de regagner de l'influence. Les médias
russes ont déjà commencé à faire état de rumeurs au sujet de qui pourra remplacer
Sergun (situation curieuse, alors qu'il était rapporté
qu'il n'était mort qu'un jour plus tôt), et divers observateurs du Kremlin ont
même suggéré des candidats non militaires ayant des liens personnels avec
Poutine. Si Poutine promeut un ultra loyaliste plutôt qu'un remplaçant
militaire, ceci pourrait indiquer qu'il
est en train de tenter d'amener un autre Service de Sécurité plus fermement
sous son contrôle, ajoutant un autre rideau de protection pour le Président,
en ce sens le mécontentement du FSB ou d'une autre faction pourrait croître
dans les mois à venir.
Il sera donc
important de voir si le FSB profite de la secousse venant de survenir au sein
du GRU, du fait de la mort de Sergun. L'état de la lutte au sein des Services
de Sécurité de Russie, est un grand
sujet de préoccupation pour le Kremlin, qui est nerveux au sujet du potentiel
de trouble grandissant dans le pays, à mesure que les élections parlementaires
vont approcher. Il s'agit là de l'une des tâches principales du FSB, que de
surveiller et désamorcer ces tensions potentielles ; mais le FSB a conquis de
nombreux autres rôles, tandis qu'il tentait de gagner en puissance.
Poutine semble
également préoccupé au sujet de la lutte
de pouvoir à l'approche des prochaines élections présidentielles de 2018,
particulièrement si il devait prendre parti dans cette course. Cette lutte pour
le pouvoir au sein du Kremlin, peut
potentiellement être le plus dangereux défi pour la Russie (et pour Poutine), dans ces années qui vont
venir.
Commentaire :
Que le GRU ait temporairement repris la
main en Ukraine après l'échec de fait du FSB, correspond certainement à une
réalité.
Mais
cet échec est sans doute bien plus lié à une préparation de main de maître, de
la part des Services de Renseignements occidentaux (spécialement anglais, américains,
israéliens, avec des relais des relais spécialement germano-polonais et quelques
autres agents d'une grossière influence comme notre très cher Bernard-Henri
Levy, activiste internationaliste à ses heure perdues...), servie par une
implacable machine médiatique mondiale, à l'occasion de ce nouveau coup d'État
"pacifique" en Ukraine[3].
Au
vu de l'urgence liée à l'activisme militaire délibéré de la part tant de
l'Ukraine nouvellement "occidentalisée", que des nombreux mercenaires
et agents extérieurs dépêchés sur place afin de cibler délibérément les
populations civiles, le but ayant été de compromettre gravement la Russie (qui
avait le choix entre laisser faire et s'humilier, ou bien empêcher au risque de
déclencher une Troisième Guerre mondiale), il nous apparaît bien plus relever
d'une simple nécessité opérationnelle fondée sur l'urgence
"militaire", que d'avoir vu le GRU "militaire" prendre
temporairement la main sur les opérations. Des opérations qui mêlaient donc autant
le renseignement de terrain que des activités militaires, bien que cela ait été
dans un cadre relevant davantage de la guérilla que du confit de haute
intensité, excepté certaines offensives ukrainiennes qui ont représenté le
situation réellement grave pour la Russie[4].
La réalité de cette situation et que la
Russie a mené ce dossier de main de maître, parvenant à préserver le statu quo :
non pas par la guerre de haute intensité dans laquelle l'"Ouest"
espérait la compromettre, mais par la remarquable stratégie de guerre hybride
évoquée ici : il importait moins de vaincre l'Ukraine (et surtout les
"colonnes
infernales" importées formant le fer de lance des troupes irrégulières
active "sur zone"), que de lui
retirer sa volonté de combattre, une volonté lamentablement alimentée par
l'activisme internationaliste de l'Ouest.
Ainsi a été mise en échec, de façon
remarquable, une tentative de Troisième Guerre mondiale ayant visé à contrarier
de nouveau le développement inexorable de la Russie, en même temps qu'elle espérait sans aucun doute l'obliger à lâcher la
Syrie. La situation en Ukraine mission en effet en décembre 2013,
c'est-à-dire des suites de l'incident de la fin août 2013, lorsque la Russie
eut signifié aux anglo-américains et israéliens, que toute attaque balistique
contre Damas aurait représenté une attaque directe contre Moscou[5].
Il
n'y a aucun doute que la diplomatie
russe, servie assurément par un Renseignement (autant militaire que non
militaire) de qualité, a démontré une maestria aussi nouvelle que remarquable
dans cette double affaire de la Syrie et de l'Ukraine.
En ce sens, cette publication de
Stratfor n'est pas innocente, mais ne manque pas non plus de pertinence. Sauf
qu'elle doit être regardée comme faisant partie d'une stratégie d'influence,
ainsi que comme un point de vue spécifiquement américain : vicié d'une part,
par la tournure d'esprit de vétérans issus de la Guerre froide, et d'autre part animée par la conscience très
nette de l'évidence suivante : la Russie
renaissante, non communiste, est le principal facteur d'opposition aux vues
américaines. Le drame étend que ces vues "américaines" soient
davantage les vues de Wall Street...
«
...Ce que Sergun faisait dans un pays qui est un foyer pour les Services de Renseignement du monde entier, et pourquoi
le Kremlin couvrirait alors de
cette façon sa mort à l'étranger »?
Cet question ingénue a de quoi faire sourire.
Mais prétendre que
Poutine serait « en train de tenter
d'amener un autre Service de Sécurité plus fermement sous son contrôle,
ajoutant un autre rideau de protection pour le Président », et essayer d'y voir impossible
« mécontentement » à venir « du
FSB ou d'une autre faction », correspond avant tout à une vision américaine fantasmée
du Renseignement russe, faite d'«humiliation », de concurrence et autres
logiques d'exclusivité égotiques. Elles aboutissent à donner l'image d'un pays
tourmenté dont raffolent les médias occidentaux.
La
réalité largement méconnue ici, c'est que depuis la fin de la Guerre froide, le
Renseignement russe a connu une évidente période de flottement, durant laquelle
le Renseignement militaire a été spécialement en position de faire renaître la
conscience des intérêts stratégiques russes, davantage que le KGB qui avait
longtemps été cornac et par des idéologues communistes subversifs.
De
même, durant cette période de flottement, des personnels alors sous-payés du
Renseignement russe, mais animée d'un idéal revivifié ainsi que d'un
ressentiment notable contre « l'Ouest », parce que (les milieux initiés savaient que) l'URSS
avait été délibérément lâchée afin de pouvoir définitivementsoumettre la
Russie. Ce sont ces milieux qui contribuèrent à faire éclore une expertise
anti-mondialiste dans une dynamique très peu comprise à l'époque[6].
Ce
point est capital pour comprendre l'importance
historique de la revanche des Forces de sécurité russes avant tout patriotes,
derrière le très méritant Evgueni Primakov :
ceux que l'on appelle les "Silovikis[7]"
et qui sont aujourd'hui derrière Vladimir Poutine...
Grande
semble être ici la méconnaissance américaine, quant à ces tendances historiques
de fond au sein du Renseignement historique russe. Certainement d'ailleurs parce
qu'interpréter ici par des esprits qui ont peut-être trop longtemps connu des
classifications héritées de la Guerre froide et de l'ère communiste.
Ironiquement,
cette vision des luttes internes au sein des services russes actuels, est à
mettre en parallèle avec la vision semble beaucoup plus réel, développé
par Steve Pieczenik, quant aux luttes
intenses se déployant aujourd'hui au sein du Renseignement américain,
spécialement entre les civils et les militaires.
Il demeure tout à fait possible que nous
assistions ici à un contre-feu américain, pour masquer un assassinat américain
réussi contre le dirigeant du GRU, certainement perpétré au Liban, en
représailles précisément à l'excellent travail fourni par ce Service, tant en
Ukraine qu'en Syrie...
Il est aussi possible
que Stratfor se fasse le relais de cette affaire libanaise, afin de faire
comprendre le message à ceux qui doivent le comprendre, tôt que de voir
cautionnée benoîtement la version de la crise cardiaque à Moscou. Deux
hypothèses alors : faire comprendre milieux patriotiques américains, ce que les
civils mettent en œuvre pour tenter de nuire à l'alliance potentielle entre les
vrais patriotes américains d'une part, russes d'autre part ; ou bien plus
simplement, faire subtilement connaître cette petite victoire américaine contre
l'un des instigateurs de la très méritante lutte par laquelle la Russie a
réussi jusqu'à présent à éviter la Troisième Guerre mondiale...
Il nous semble en tout
cas, que cette lutte d'influence interne en Russie soit tout à fait exagérée
ici. Il est possible qu'elle soit entretenue par ce genre de production
d'idées, à fin de masquer les échecs des tentatives récentes
de déstabilisations de Poutine, comme celle survenue à l'occasion de sa
disparition temporaire en mars 2015 qui est ici évoquée : car Poutine semble
plutôt avoir été mis en sûreté à cette époque, le temps qu'une cabale externe soit
mise en échec[8].
Il est
clair en tout cas, qu'à l'occasion des élections
présidentielles prochaines en Russie, de nouvelles manipulations vont être
tentées afin d'abattre enfin la Russie renaissante de Vladimir Poutine. Car
si la tentative « révolution des
rubans blancs » en 2011 fut un cuisant échec pour l'Ouest[9],
il semble peu vraisemblable que la finance internationaliste de Wall Street et
de la City, sur les ordres de laquelle sont basées les impératifs géopolitiques
de "l'Ouest", renonce pour autant à mettre définitivement à genoux la Russie...
[1] NDT : précisons tout de même qui s'est toujours
passée la même chose aux États-Unis ou en France...
[3] Voir sur ce point «Full Spectrum Dominance » (F. William Engdahl, 2008, à paraître en
français), concernant l'ingénierie démocratiques complète derrière les
révolutions colorées, et toute l'expertise intégrée sur laquelle elles se sont
basées. Elle n'était en rien des mouvements populaires, mais bien plus des
coups d'État déguisé en mouvement populaire, selon un modus operandi qui mérite d'être étudié.
[4]Il faut comprendre ici la tentative de
contre-influence et de ré information des derniers patriotes au sein du
Renseignement français, spécialement au sein du Renseignement Militaire (DRM)
: «Ukraine:
un général français démonte le mythe de l'"invasion russe" »
(SputnikNews, 10 avril 2015). «Erwan
Castel, engagé volontaire au Donbass pour défendre l’indépendance de la France
» (Egalité et Réconciliation, d'après
AFP, 29 septembre 2015), comprenant que la situation en Ukraine ne fut rien
d'autre qu'une agression délibérée de l'OTAN contre la Russie : « Nous nous battons ici
pour l'indépendance de la France. la version en francais » (voir son blog, basée sur la grande tradition de l'honneur
dans l'armée française).
[5] « Syrie : "les missiles Tomahawk risquent de tomber sur des chars vides" » (Le Monde.fr, 31 août 2013). Voir ici le démenti pitoyable de Washington : « Tir de missiles en Méditerranée : Washington dément tout lien avec la Syrie » (Libération, via — 3 septembre 2013), les médias français parvenant tout de même à faire filtrer la vérité : «Israël évoque un exercice conjoint avec les Etats-Unis. Une source russe émet l'hypothèse d'une intimidation ». « L'été où la France a presque fait la guerre en Syrie (3/3) » (Le Monde.fr, 15 février 2014). «La guerre des missiles a-t-elle été perdue par les États-Unis face à la Russie ? » (UPR, 14 septembre 2013).
[6] Un exemple peut on être trouvé dans le remarquable
livre : « La véritable histoire des
Bilderberger » (Daniel Estulin, Editions Nouvelle Terre, 2009), dont
certaines informations furent obtenues avec l'aide et la protection de membres
des Services russes postsoviétiques, indubitablement patriotiques...
[7] Silovik
(силови́к ; pluriel силовики́ siloviki) : en russe les « personnels
issus des Forces » de Sécurité (de сила, "force/puissance"
via
l'expression "силовые структуры", "les structures du pouvoir", au sens que l'on pourrait dire hérité
de Max Weber, c'est-à-dire les délégataires du « monopole de la violence légitime », appartenant par définition à
l'État). L'expression désigne par
extension les serviteurs de l'État issus de ces Services : Armée et
Renseignement en tête, FSB (l'ex-KGB [Services intérieurs]), SVR [Services
extérieurs], GRU [Renseignement militaire], FSKN [Service Fédéral de Contrôle Antidrogue], la Police et les
autres Services.
Expression qui est apparue au début des
années 1990, formant de fait les plus hauts niveaux du Gouvernement Yeltsin
puis Poutine, au gré d'une concurrence avec les oligarques qui a été peu
comprise par les observateurs occidentaux, qu'ils soient de bonne ou de moins
bonne foi... Ils furent favorisés par
Poutine pour leurs compétences et leur éthique (par opposition aux oligarques),
dans la lancée de la reprise en main de l'État amorcé par Evgueni Primakov. Le
sens réel de l'expression implique une honnêteté dénuée d'idéologie, et une
orientation pragmatique vers la légalité, le sens de l'État et prenant avant
tout les intérêts nationaux russes à cœur. Ceci au mépris courtois d'une
conception fanatique de ce qui est appelé en Occident la
"démocratie", et dont cet ouvrage nous donnera d'ailleurs une
intéressante vision...
[8] « Assassinat de Boris Nemtsov: la presse russe sous le choc » (les Échos, 2 mars 2015). « L'opposant russe Nemtsov tué de quatre balles dans le dos à Moscou » (Le Figaro, 3 mars 2015). «Un exemple où on essaie d’imposer une théorie du complot : l’assassinat de Boris Nemtsov » (Les Crises, 2 mars 2015). A raison, Vladimir Poutine devait déclarer : «Poutine sur l’acte à déclaré: Le président Vladimir Poutine a estimé que cet événement « porte les marques d’un meurtre commandité et a tout d’une provocation » (« Assassinat de Boris Nemtsov : Poutine dénonce une "provocation" », MétroNews, 28 février 2015 »). « Boris Nemtsov, ennemi de Poutine, a-t-il été tué par la CIA? » (Les moutons enragés, 28 février 2015). «Un rapport posthume de Boris Nemtsov accuse Poutine de mener une guerre en Ukraine » (Le Monde, 12 mai 2015). Evgeny Fedorov, un proche collaborateur de Poutine, avait averti le 6 août 2014, qu'il y aurait un "Maïdan" à Saint-Pétersbourg « Il va y avoir un Maidan à Saint-Pétersbourg », et raconta dans le détail l'échec de cette tentative à l'occasion de l'assassinat de Boris Nemtsov.
[9] voir : « La
révolution des rubans blancs n'a pas eu lieu » (Xavier Moreau,
Realpolitik TV)