Des fluctuations majeures dans le
monde des marchés financiers, perturbant!
Depuis
quelques temps à présent, j'ai écrit au sujet des possibilités d'un cycle majeur
déflationniste se déployant sur les
marchés mondiaux. Nombre d'entre vous [les lecteurs du blog] ont déjà
prédit cette possibilité depuis longtemps déjà.
Pourtant,
la récente dévaluation de la monnaie chinoise en janvier de cette année, arrivant
au premier rang des enjeux économiques chinois, a été quelque peu déconcertant
pour moi. J'ai mentionné de façon répétée que le Président Xi Jipeng n'est pas délibérément entré dans une guerre
économique avec le dollar US fortement arrimé[1].
Le Président Xi Jipeng a un réel problème
de gestion d'un système rongé par la corruption, les fausses évaluations, et
des spéculations massives. Pour partie, j'attribue ces aberrations au caractère national chinois, qui par
nature a été de longue date et continuera d'être spéculatif, parce qu'il n'y a
plus d'autre réelle possibilité de croissance du PIB chinois.
Tout
autant perturbants sont les problèmes
économiques de la Russie, de la Turquie et de l'Ukraine ; tous trois étant liés à la chute des prix du pétrole dont je crois qu'ils vont rester bas,
du fait d'une surabondance massive sur les marchés mondiaux (incluant Brent, brut
léger[2]
et autres...). En tête des nations souffrant des mêmes problèmes, nous trouvons
aussi les Etats aujourd'hui dans le
trouble sont le Venezuela, l'Argentine, le Brésil, la Bolivie, et d'autres
encore... de façon assez intéressante,
le Dollar américain continue de grimper
de plus en plus haut jusqu'à ce que nous [les Etats-Unis] ne soyons plus
capables d'exporter grand chose hormis des entreprises de haute technologie [hi-tech]
survalorisées, pièges à liquidités, qui sont valorisés des milliards tandis
qu'elles exhibent des flux de trésorerie [cash-flows]
négatifs. Ce phénomène bizarre va nécessiter un nouveau type de calcul
mathématique qu'il me reste encore à comprendre.
Nous
devons ensuite considérer la hausse des taux d'intérêt par la FED,
qui va étouffer une partie des liquidités nécessaires en vue de soutenir une
croissance minimum d'au moins 2% par an. Tandis
que le prix de l'essence [gas] est en
baisse, le prix de la nourriture basique [denrées de première consommation] a
augmenté de quelque chose comme 6-10%. Cela signifie donc que nous allons
être capables de nous rendre à moindre coût dans un fast-food, et dépenser la
différence que nous aurons économisée en essence, dans l'augmentation du prix du
burger-frites-coca...
Les
statistiques optimistes du Gouvernement
US [USG] sont biaisées quant à la
baisse du taux de chômage, parce que comme la majorité d'entre vous le sait
déjà, elles sont basées sur les emplois à temps partiel, avec un coût du
travail minimum,
qui devront être subventionnés
par le Gouvernement fédéral, d'une façon ou d'une autre [cartes TBE[3],
Sécurité sociale[4],
etc].
La panacée médicale, l'Obamacare entre "couteau-suisse" et "usine à gaz":
Ces
tendances susmentionnées semblent relativement décelables aujourd'hui. Pourtant,
il y a d'autres mouvements politiques et
bancaires cachés qui ne sont pas si apparents que cela.
La Suisse, un pays riche avec une devise
potentiellement puissante (le Franc suisse), est à présent dans un processus
initiant un référendum, qui pourrait
changer le système bancaire tel que nous l'avons connu durant les 300 dernières
années. Les Suisses veulent en effet
éliminer les capacités des banques à émettre de la monnaie[5].
Ils veulent forcer les banques suisses à maintenir des réserves correspondant à
100% de leurs engagements, si elles veulent demeurer éligibles au statut de "banques"[6].
Les prêts, tels que nous les comptes connaissons aujourd'hui, seraient alors
relégués à d'autres secteurs de l'économie (à des prêteurs privés) ou à la Banque
Centrale, ceci en court-circuitant la nécessité de banques locales ou
régionales. Ces nouvelles devises ne seraient plus du papier-monnaie, mais de
la monnaie électronique constituée de nombres binaires, comme sur PayPal[7]
ou le Lending Club[8].
« Peur? non! Nous sommes trop gros pour tomber/disparaître »
Tout
ceci amène une très grande incertitude concernant la voie que va suivre notre
finance mondiale. Les guerres ne
doivent plus émerger des mêmes spirales déflationnistes, comme ce fut le cas
pour la Deuxième Guerre mondiale et les États-Unis. Les industries
manufacturières vont devenir un plus petit segment des marchés mondiaux, tandis
que les gens rechercheront davantage d'emplois dans les hautes technologies et
orientés vers les nouveaux procédés de fabrication.
Nous vivons des temps de
changements majeurs. L'adaptation et l'ingéniosité va devenir primordiale, si
nous voulons être capables de conserver un brin d'espoir.
Ainsi
que Charles Dickens l'écrivait dans Le Conte de deux cités[9] : « c'était la meilleure époque, et les pires temps ». Tentons d'approcher cette dichotomie avec du pragmatisme et une calme résolution,
et non pas en pleurant sur notre destin nouvellement indéfini...
[1] Le dollar est en fait fondamentalement fragile, il l'on sait distinguer la réalité des manipulations opportunes dont il est l'objet... voir F. William Engdahl : « Le Talon d'Achille de la Chine est sa chance en or », 14 octobre 2015.
[2] Faible teneur en souffre
(haute qualité, peu visqueux), par opposition à brut lourd, plus complexe à
raffiner et à transporter du fait de leur viscosité.
[3] "EBT [Electronic benefit transfer] cards" [cartes de Transfert de Bénéfice Electronique] : aux Etats-Unis et Royaume Uni : système électronique qui permet aux différents services de l'État-providence [welfare State], d'émettre des droits à destination des bénéficiaires, par le biais d'une carte de paiement magnétique (type "carte de crédit"). Par exemple pour l'alimentation.
[4] L'"usine à gaz" que constitue l'Obamacare est très peu comprise en France sous son angle "clivant", entre une industrie du soin déviante, et une méfiance face à l'État non sans raison : l'Etat social anglo-américain, "façon Wall Street/City de Londres", confondant régulièrement la "mutualisation sociale" (saine) et la "soviétisation forcée" (malsaine) tuant l'initiative privée, mais bon nombre de patriotes anglo-américains ont eux aussi du mal à faire la différence...
De nombreux débats se sont déroulés aux États-Unis, très peu compris en France, les seules sources l'ayant évoqué en France furent très volontiers caricaturées par nos médias, de façon même parfois délibérément outrageuse (voir l'interrogatoire stalinien du candidat Jacques Cheminade à l'élection présidentielle de 2012, face à de curieux spécimen que l'on a du mal à qualifier de "journaliste", I-télé, mars 2012).
« Les
Suisses voteront pour ôter aux banques leur pouvoir de création monétaire
» (la Tribune, 30 décembre 2015).
« Coup
de tonnerre, les suisses organiseront un référendum d’initiative populaire pour
retirer aux banques leur pouvoir de création monétaire » (François
Asselineau, via AgoraVox, 31 décembre 2015.
«Le
parlement suisse persiste et signe : il faut couper les banques en
deux ! » (Solidarité et progrès,
30 septembre 2015).
« Les
Suisses crient haro sur leurs banques » (Nexus, 7 janvier 2016).
« Un
référendum en Suisse pour interdire aux banques la création monétaire »
(Cercle des Volontaires, 29 décembre
2015).
[6] Cet enjeu de la
monnaie est « le sujet des sujets ». Sur cette question de la « Réserve
fractionnaire bancaire », voir « L’Enorme responsabilité de la Russie
» (F. William Engdahl, 18 octobre 2015). Il s'agit également de la séparation
entre l'idée bancaire, et activité spéculative (Glass-Steagall Act), démolie
par 30 ans de dérégulation criminelle de la part des grandes banques
spéculatives, spécialement anglo-américaines.
[8] Lending Club : société américaine de finance
participative (San Francisco). Fondée par Renaud Laplanche en 2006, ce fut la
première société de prêt entre particuliers à enregistrer son offre auprès de
la Securities and Exchange Commission (SEC). Lending Club gère une plateforme
de prêt en ligne qui permet à des emprunteurs d'obtenir un prêt, et à des
investisseurs d'acheter des titres qui sont valorisés par le remboursement des
prêts. En mars 2014, la plateforme avait émis plus de $4 milliards de prêts.
(source Wikipedia).
[9] « A Tale of Two Cities, A Story of the
French Revolution » (Charles Dickens, 1859), aussi
intitulé en français « Le Conte de
deux villes » ou « Paris
et Londres en 1793 ».