« La victoire de Donald Trump » par
Alexander Douguine (Source Katehon, via Le
Saker, 10-11-16, via E&R: « L’étonnante
victoire de Trump et la défaite écrasante du globalisme ») :
« Ces jours-ci, il n’est guère
possible d’aborder autre chose que l’étonnante victoire de Donald Trump et la
défaite écrasante de la protégée du globalisme, Hillary Clinton, aux élections
américaines. Cet événement est si important pour l’ordre mondial, qu’il peut
être analysé de différents côtés. Tout est si saturé de significations
différentes, que vous ne savez pas par quoi commencer…
L’ascension
de Trump marque d’abord et avant tout la fin décisive
du monde unipolaire. Trump a directement rejeté l’hégémonie américaine
sous sa forme douce, celle que le Council
On Foreign Relations (CFR) promeut, et sous sa forme
dure, comme le demandent les néoconservateurs. Lors de ces élections, les deux
principaux think tanks américains se sont ralliés à la
candidature de Clinton et se sont effondrés.
Cela signifie que le monde unipolaire est
liquidé, non seulement sous la pression d’autres pays, mais de l’intérieur de
l’Amérique elle-même. Les peuples et les États du monde peuvent enfin respirer
profondément. L’expansion du mondialisme a été stoppée au centre même de la
mondialisation. Le nouveau monde multipolaire signifie que les États-Unis
deviendront désormais l’un des pôles de l’ordre mondial, puissant et important,
mais pas le seul, et surtout sans aucune prétention à être exceptionnel.
Poutine, à l’avant-garde de la lutte pour la
multipolarité, a mené à cela. Le 8 novembre 2016 a été une victoire très
importante pour la Russie et pour lui personnellement. Il n’y a pas
d’alternative à l’ordre multipolaire, et maintenant nous pouvons enfin créer
l’architecture de ce nouvel ordre mondial – non par la guerre, mais par la
paix. Trump a apporté cela avec lui.
La victoire de Trump montre qu’il y a deux
Amériques aujourd’hui, ou plutôt, deux versions des États-Unis :
l’Amérique de Clinton et l’Amérique de Trump. L’Amérique de Trump est
traditionnelle et conservatrice, saine et digne de respect. Cette Amérique a
dit un non retentissant au mondialisme et à l’expansion de
l’idéologie libérale. C’est la véritable Amérique, l’Amérique du réalisme, qui
a choisi son président et qui n’a pas succombé à la propagande des médias
libéraux mondialistes. Cela signifie plus que simplement une
faillite complète pour presque tous les grands réseaux et grandes sociétés
d’information, à part le Los Angeles Times qui, contre tous les
autres, a prédit avec confiance la victoire de Trump. Cela signifie l’émergence
d’une nouvelle sphère d’information, dont le symbole est Infowars d’Alex
Jones, qui est devenu la source la plus puissante de l’information véritable
aux États-Unis et dont le public a rapidement augmenté à
20 millions en quelques jours, en contournant les canaux
d’information à gros budget. Ce n’est pas seulement le pouvoir de la croyance,
c’est le pouvoir de la vérité.
En insistant sur le fait que la vérité
importe, Alex Jones exprime la position de l’Amérique réelle, celle de
l’Amérique qui a reconnu son représentant parfait dans Trump. Plus de
la moitié de la population américaine croit seulement en elle-même, et non pas
à la propagande globaliste libérale mensongère des élites transnationales.
C’est une excellente nouvelle. Le dialogue peut avoir lieu avec ce genre
d’Amérique. Une autre Amérique est sortie de l’ombre, dont les sources
d’information symboliques sont maintenant The Los Angeles Times et la
télévision Internet d’Infowars.
Alex Jones l’affirme clairement : la victoire
de Trump est le début d’une révolution américaine. Les gens renversent
l’élite transnationale. C’est l’aube d’une lutte de libération nationale. Les
réseaux du gouvernement mondial ont relâché leur emprise sur la gorge
américaine et dorénavant, l’Amérique sera dans la même position que tous les
autres États engagés dans la même lutte des peuples, des cultures et des
traditions, contre la secte libérale maniaque des globalistes. Aujourd’hui,
nous sommes tous solidaires du peuple américain.
Après ces élections, nous devrions abandonner
l’anti-américanisme simpliste, ce qui était tout à fait approprié lorsque les
États-Unis étaient gouvernés par les globalistes, mais est maintenant
déplacé. Si l’Amérique, comme Trump l’a promis, se concentre sur ses problèmes
internes et laisse l’humanité tranquille, il n’y a plus de raison de la haïr.
Après tout, ce n’est pas l’Amérique, mais ses
élites agressives qui ont imposé à l’humanité des valeurs antinaturelles,
répulsives et destructrices, et subjugué les États, semé la terreur et le
chaos sous le couvert de la démocratie, versant des océans de sang et
envahissant des États souverains. Trump n’appartient pas à ces élites. Il n’est
pas l’un d’entre elles. Cela signifie qu’il soutiendra d’autres valeurs – conservatrices,
américaines et chrétiennes. Sa politique envers le reste du monde sera
différente.
Les libéraux européens ont perdu leur
boussole. Lorsqu’ils appelleront piteusement Washington pour demander où et
quand le prochain défilé gay devrait avoir lieu, Merkel ou Hollande obtiendront
maintenant une réponse rustique et rude, à l’américaine : «Va au
diable.»
Les réseaux mondialistes d’innombrables ONG
et agents étrangers en Russie perdront encore plus de soutien. S’ils veulent
aider l’Amérique de Trump, alors ils peuvent aller aux États-Unis et travailler
sans relâche. On ne consacrera plus de fonds à la lutte contre les autres
cultures et traditions. Contrairement à Clinton, Trump ne considère pas les
LGBT, le féminisme et le postmodernisme comme les derniers mots du progrès,
mais comme une maladie. Le meilleur qu’ils peuvent encore espérer de
l’Amérique maintenant, est le traitement de leurs perversions. La Fondation
Soros, une organisation déjà interdite en Russie, sera apparemment dans un proche
avenir reconnue comme extrémiste aux États-Unis. Tout cela, et bien plus
encore, est le travail de Donald Trump.
Certains rétorquent que nous surestimons
Trump. Hier, ils se sont moqués de nous quand nous avons prédit sa victoire.
Aujourd’hui, notre temps est venu. C’est une fenêtre d’opportunité, elle est
ouverte. Si nous ne l’utilisons pas maintenant, alors nous n’aurons que
nous-mêmes à blâmer. »
Alexander Douguine