« Robots-journalistes]
et échec des prévisions sondagières : le triomphe du HUMINT sur le SYGINT :
L'obsession du "tout technologique" pour remplacer et déshumaniser l'humain, mène à ce genre de déconvenues...
En ces temps "transhumanistes", ne peut être que salutaire...
« Les
"robots-journalistes" à la rescousse pour couvrir la présidentielle américaine »
(Romandie / awp/afp) « Les "robots-journalistes" ont joué un
rôle accru dans la couverture de l'élection présidentielle américaine 2016, une
tendance encouragée par des avancées technologiques et compensant parallèlement
les moyens limités de certaines rédactions.
Des
quotidiens prestigieux comme le New York Times et le Washington Post, des
chaînes de télévision comme CNN et NBC, le site internet Yahoo News... Pour
couvrir la campagne ou la soirée électorale du 8 novembre, tous ces médias ont
recours en partie à des systèmes automatisés: certains utilisent des
algorithmes qui transforment des données en articles, d'autres des
"bots" qui communiquent avec les consommateurs via un service de
messagerie mobile.
Le
New York Times a par exemple lancé plus tôt cette année un "bot"
actif sur l'application de messagerie Messenger de Facebook. Les utilisateurs
reçoivent périodiquement de brefs messages d'un journaliste en chair et en os,
Nick Confessore, et peuvent s'ils le veulent interagir avec le bot automatisé
pour avoir davantage de détails.
D'après
Andrew Phelps, directeur produit au New York Times, le nombre d'utilisateurs se
chiffre en centaines de milliers, avec un public plus jeune et plus mondial que
le lectorat habituel du journal.
"C'est
une tentative pour rencontrer les gens sur les plateformes de messagerie"
mobile, indique-t-il. "Nous voulions rendre cela plus personnel, plus
interactif, pour permettre aux lecteurs de se sentir plus connectés aux
journalistes".
Si le
bot ne rapporte pas directement d'argent, il peut aider à attirer davantage de
personnes vers les applications mobiles ou le site internet du journal,
souligne-t-il.
Le
Washington Post, détenu par le fondateur d'Amazon Jeff Bezos, compte utiliser
le jour des élections un système maison baptisé Heliograf pour avoir une
couverture hybride, réalisée en partie par des humains et en partie par un
système informatique.
Cela
permet "de créer des articles qui sont meilleurs que ceux d'un système
automatisé, mais mis à jour de manière bien plus régulière que ce qui est
possible pour n'importe quel article écrit par un humain", explique Jeremy
Gilbert, responsable des initiatives stratégiques au Washington Post.
Le bot
électoral du site d'informations à but non lucratif ProPublica, produit d'une
collaboration avec Google News Lab, met ses informations à jour toutes les
quinze minutes avec les prévisions pour les élections, les rapports
sur le financement de la campagne ou les tendances sur Google.
Un
autre projet baptisé PollyVote, financé par le Tow Center for Digital Journalism
de l'université de Columbia et l'université LMU de Munich, propose un produit
similaire basé entre autres sur les résultats des scrutins.
"Nous
pouvons publier un article dans les secondes suivant la réception des données,
et nous pouvons le faire en quantité illimitée", affirme Andreas
Graefe, responsable du projet. Il cite plusieurs études en Europe selon
lesquelles les lecteurs ne peuvent pas faire la différence entre un article
écrit par un humain ou généré par un ordinateur.
Des
dispositifs algorithmiques, qui transforment des données en articles, sont
utilisés depuis des années pour des informations formatées et routinières comme
des bilans d'entreprises ou des résultats de compétitions sportives mineures.
Leur
utilisation pour la couverture électorale met toutefois en lumière les progrès
de ces technologies, juge Damian Radcliffe, professeur à l'université de
l'Oregon.
"Les
bots et l'automatisation sont en train de devenir une part croissante de la
manière dont le journalisme est produit", relève-t-il. "Ils donnent
une chance de publier des informations plus rapidement que ne le peuvent des
humains" et même s'il ne remplaceront pas totalement les journalistes de
sitôt, "ils peuvent libérer des gens ou permettre à une partie de la
rédaction de faire d'autres choses".